L'avocat, professeur, écrivain et académicien Jean-Denis Bredin est mort. C'est le bâtonnier de Paris, Olivier Cousi, qui a fait la triste annonce mercredi 1er septembre 2021. Ce dernier n'a pas manqué de saluer la mémoire de son confrère emporté à 92 ans.
"Jean-Denis Bredin nous a quittés. Il fût l'un de nos plus brillants confrères possédant une plume à nulle autre pareille qui l'avait porté à l'Académie française", a salué Olivier Cousi, sur Twitter. Il n'est pas le seul a lui avoir rendu hommage puisque le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, a lui aussi posté un tweet : "Une très grand figure du barreau français vient de s'éteindre. Il aura marqué son époque de son talent et des nombreux combats qu'il a menés."
Né à Paris en 1929, Jean-Denis Bredin avait enseigné à la faculté de droit de Rennes, de Lille, à l'université Paris-Dauphine puis, à partir de 1971, à Paris I avant d'être nommé professeur émérite. Avocat au barreau de Paris à partir des années 1950, il s'était associé en 1965 au mythique Robert Badinter - à qui l'on doit la dépénalisation de l'homosexualité et l'abolition de la peine de mort - pour fonder un cabinet d'affaires qui deviendrait l'un des plus célèbres du pays. Il disait partager avec le futur garde des Sceaux du président socialiste François Mitterrand les mêmes "sensibilités sur les droits de l'Homme", rapporte l'AFP. "Ce dont j'ai peur, c'est la capacité des gens à se laisser dominer par des fanatismes, des idéologies", répétait-il.
Ses fictions, nouvelles et essais, avaient témoigné de ses combats. Son premier roman, Un coupable (1985), était le récit d'une erreur judiciaire. Il avait aussi dénoncé les dérives judiciaires dans Un tribunal au garde-à-vous (2002, sur le procès de Pierre Mendès-France en 1941), ou dans L'infamie (2012, sur le procès de Riom en 1942 intenté par Vichy à Léon Blum et d'autres).
Père de l'ancienne ministre socialiste Frédérique Bredin, académicien depuis 1989, Jean-Denis Bredin a signé une vingtaine d'ouvrages historico-judiciaires, dont un livre-référence (L'affaire, 1983) sur Alfred Dreyfus, une des plus célèbres victimes d'erreur judiciaire de l'histoire de France.
Toutes nos condoléances à ses proches.