Interviewée par le magazine Paris Match, Véronique Estel s'est confiée sur la relation très particulière qu'elle entretenait avec l'artiste Jean Ferrat. Presque dix ans après sa mort survenue le 13 mars 2010 à Aubenas, sa belle-fille revient sur l'amour inconditionnel qu'elle éprouve pour cet homme devenu sa "référence paternelle" et son "modèle masculin".
Alors qu'elle n'a que 3 ans, Véronique rencontre pour la première fois Jean Ferrat qui deviendra quelques années plus tard en 1961 le mari de sa maman (Christine Sèvres). Immédiatement, un lien fort et indéfectible se noue entre Jean et Véronique. Elle explique : "Jean m'a toujours présentée comme sa fille." Alors lorsque vingt ans plus tard, Véronique vit l'une des épreuves les plus dures de sa vie et perd sa mère, Jean est toujours là pour elle. "Nous n'avons jamais cessé de nous voir", révèle-t-elle. Bien plus qu'un père de substitution, Jean était devenu son confident, son mentor. Présent dans les mauvais, mais aussi dans les bons moments, il a naturellement veillé sur Véronique le jour de son mariage. Elle raconte : "Quand je me suis mariée avec Benoît, à Antraigues, c'est Jean qui m'a conduite à la mairie. C'était mon père ! Il était fier, ému et heureux à la fois. Il a dit à Benoît : 'Je te la confie. Prends-en soin.'"
Ils étaient si proches qu'elle a accompagné Jean dans ses derniers instants : "La veille de sa propre mort, j'étais avec lui à l'hôpital." Presque dix ans après sa mort, Véronique ressent toujours la présence de Jean dans sa vie. Son mariage ressemble d'ailleurs étrangement à celui de ses parents, Jean et Christine. "J'ai l'impression de vivre la même histoire d'amour. La fille de Benoît n'avait pas 4 ans quand nous nous sommes rencontrés." Indique-t-elle.
Désormais propriétaire du théâtre La Bobine à Aubenas, Véronique le gère comme l'héritage de Jean Ferrat. "Ce lieu de rencontres, où nous avons aussi accueilli des gilets jaunes, existe un peu grâce à lui. Et il lui ressemble. Nous donnons des spectacles sur la poésie, le chant, la danse..." déclare-t-elle. Un lieu précieux pour Véronique qui fait perdurer la mémoire, le talent et le caractère impertinent de celui qu'elle considère comme son père et qui lui permet, aussi, l'immortalité.