Habitué aux clashs médiatiques, Jean-Luc Mélenchon n'a pas failli à sa réputation avec Laurence Ferrari dans le premier numéro de Punchline sur C8.
Invité du premier numéro de Punchline, la nouvelle émission politique de C8, ce dimanche 25 septembre, le candidat de "La France insoumise" à l'élection présidentielle de 2017 a critiqué d'entrée le reportage que l'émission lui a consacré, ainsi que les questions de Laurence Ferrari - qui n'a fait aucune allusion au lapin que lui a posé Arnaud Montebourg la semaine précédente.
Jean-Luc Mélenchon s'est immédiatement montré agacé par la diffusion d'un sujet consacré à sa stratégie pour séduire les électeurs de gauche tout en refusant de participer à la primaire. "Je vous donne tort d'infantiliser la politique, vous faites un tableau où vous réduisez les personnages", a reproché l'invité à Laurence Ferrari. Le politique s'est notamment élevé contre les propos de Benjamin Lucas, président des Jeunes socialistes, qui l'accusait dans le reportage d'être atteint du "syndrome de la Ve république, celui d'hommes ou de femmes qui se croient providentiels". En réponse, Jean-Luc Mélenchon a rappelé son intention d'en finir avec la Ve République et a taclé la présentatrice de Punchline : " Cette phrase n'a servi à rien, elle m'oblige à passer une minute à dire le contraire !"
Aux questions sur son intention de sortir ou non de l'Euro, Jean-Luc Mélenchon a continué à se rebiffer. "Est-ce que je peux parler avec mes mots ?", a-t-il rétorqué à Laurence Ferrari, qui tentait de clarifier sa position, avant d'insister : "Est-ce que ce que je dis n'est pas clair ? Ce n'est pas du bon français ?" Le but du député européen était bien sûr de faire sortir de ses gonds l'intervieweuse politique... Raté. Imperturbable, la journaliste a poursuivi l'entretien sans se laisser démonter par ses critiques.
Pour répondre aux questions pertinentes de Laurence Ferrari, il avait retrouvé un ton plus calme. A la question "Ce débat, lancé par Nicolas Sarkozy, est-il "nul", comme l'a déploré M. Juppé, candidat à la primaire de la droite ?", Jean-Luc Mélenchon a répondu : "Non, au contraire, le débat nous oblige à réfléchir, à regarder, à lire, à se confronter", en précisant que "toutes les références à l'Histoire sont constructives". "Ce n'est pas d'aujourd'hui que nous nous approprions l'Histoire, je ne dirais pas "Nos ancêtres les Gaulois", je vous dirais que le moment fondateur c'est le moment où on devient citoyen, c'est plutôt la Révolution de 1789", a expliqué l'eurodéputé. Il a toutefois admis que "vu de l'extérieur, on doit apparaître un peu bizarre" à mener ce type de débats.
M. Mélenchon a en outre expliqué qu'il souhaitait débattre avec M. Sarkozy. "On va avoir un peu de temps, il sera bientôt investi, on pourra avoir un bon débat", a-t-il dit. Mais il n'a pu s'empêcher de déclarer : "L'ancien chef de l'Etat a "inventé un programme pour être pire que Hollande, lequel a essayé d'être pire que Sarkozy". "On a l'impression d'une course à droite pour trouver l'idée la plus cruelle", a regretté M. Mélenchon.
Sur une note plus douce, Jean-Luc Mélenchon aurait-il des regrets ? C'est en tout cas ce qu'il a laissé entendre en confiant ses impressions concernant les médias et en répondant à la question suivante d'un internaute sur Twitter : "Pouquoi vous méfiez-vous autant des médias au lieu de les utiliser comme tous les autres ?" Bien évidemment, l'homme de gauche affirme que ce n'est pas le cas. "Je ne m'en méfie pas, j'ai une appréciation sur les médias qui n'a rien à voir avec l'appréciation sur les personnes. Bon, évidemment, des fois dans le feu de l'action il m'est arrivé de mélanger tout ça, c'est pas ce que j'ai fait de mieux." A ce moment-là, Jean-Luc Mélenchon se prête à la confession avec Laurence Ferrari. "J'ai dû même avoir des noms d'oiseaux pour vous." Ce à quoi la présentatrice a répondu coup pour coup. "Absolument, dans un autre temps, une autre vie", lance-t-elle sèchement et avec un petit sourire aux lèvres.
Mais Jean-Luc Mélenchon remet les pieds dans le plat. "Bien sûr, c'était une erreur, il fallait pas faire comme ça, en tout cas ça a bien fait rire tout le monde." Ce à quoi Laurence Ferrari lui a une fois de plus, rétorqué : "Mais pas moi."
Une très bonne émission "punchy" que vous pouvez revoir sur http://www.c8.fr/c8-info/pid8591-c8-punchline.html?vid=1417331
PUNCHLINE, le magazine politique de Laurence Ferrari, en direct tous les dimanches à 12H05 sur C8.