Mercredi 6 juin 2018, Jean-Luc Romero, ses proches, ses amis et de nombreuses personnalités rendaient un ultime hommage à Christophe Michel – mort à 31 ans à la fin du mois de mai – lors de ses obsèques au Père-Lachaise, à Paris. Le soir venu, l'homme politique et militant contre le sida a diffusé une lettre extrêmement touchante.
Sur son site, Jean-Luc Romero écrit : "Chris, Mon tendre ourson, Ma moitié d'orange. Le destin, qui ne t'a jamais épargné, a décidé que tu ne connaîtrais pas ton 32e été. Celui qui aurait dû être un nouvel été de splendeur, celui de ta jeunesse, celui de ta beauté, celui de ton bonheur, sera teint de noir, de chagrin. Cette insondable tristesse que je ressens ne me quittera pas. Ne me quittera plus jusqu'à mon dernier souffle. Pas plus que ne me quitteront l'éclat de tes yeux, le grain de ta peau, le parfum de ta joue, la douceur de tes lèvres. Chris, depuis onze années tu m'accompagnes chaque jour. Ce 10 mai dernier, nous avions fêté à Béthune avec maman, Philippe et Justin ce merveilleux anniversaire. Je sais que tu m'accompagneras jusqu'à mon dernier souffle. Je t'en fais, devant ton corps aujourd'hui sans vie, le serment le plus absolu."
Et l'élu du 12e arrondissement, revenu en France il y a quelques jours après un déplacement à l'île Maurice pour une Pride annulée sous les menaces, d'ajouter : "Chris, mon tendre amour, je ne vais pas évoquer nos superbes souvenirs. Ils sont trop nombreux, ils ne sont qu'à nous. (...) Bien sûr, je ne pourrai oublier notre merveilleux mariage dont Valérie [Trierweiler, NDLR] fut la marraine ce 27 septembre 2013 quand nous avons dit oui devant un Bertrand Delanoë ému aux larmes et le soir noyés dans l'immensité des magnifiques yeux bleus de notre Line Renaud nous chantant Toi ma petite folie. Un clin d'oeil à Jérôme venu de Montréal. Même le cancer qui t'a frappé brutalement il y a quelques années, et contre lequel nous avons lutté ensemble, n'a jamais alterné ta joie et ton amour de la vie."
Jean-Luc Romero, qui n'a pas souhaité expliquer les circonstances dans lesquelles sont mari était mort "subitement" selon ses mots, ne cache pas sa colère de voir un homme si jeune s'en aller. "Chris, aucune explication, aucune théorie, aucune raison ne pourra justifier, jamais, qu'une si belle âme de 31 ans, de 31 ans seulement, puisse être arrachée à celles et à ceux qui t'aiment, à moi, à ta famille, à tes amis. (...) Chris, là où tu vas aujourd'hui, là où tu seras dans quelques heures, tu retrouveras ta maman. Chris, là où tu vas aujourd'hui, là où tu seras dans quelques heures, je viendrai te rejoindre, j'espère bientôt. Vraiment car la vie sans toi ne sera plus la vie. Une simple survie. (...) Chris, je t'ai aimé follement, je t'aime passionnément et je t'aimerai éternellement...", écrit-il.
Thomas Montet