Triste nouvelle pour l'univers du cinéma français. Le réalisateur, acteur et producteur niçois Jean-Pierre Mocky est mort à l'âge de 90 ans, ce jeudi 8 août 2019 aux alentours de 15h - comme l'a annoncé sa famille à l'AFP. "Jean-Pierre Mocky est parti tourner son prochain film avec Bourvil, Michel Serrault, Michel Simon, Fernandel, Jacqueline Maillant, Jeanne Moreau, Jean Poiret, Francis Blanche, Charles Aznavour et tant d'autres, indiquent Stanislas Nordey et la fille de Jean-Pierre Mocky, Olivia Mokiejewski. Le cinéaste s'est éteint dans sa 91e année à son domicile parisien, entouré de sa famille et de ses proches".
Le monstre du grand écran laisse derrière lui son ancienne compagne, l'actrice Patricia Barzyk, et un nombre impressionnant d'enfants qu'il dénombrait lui-même difficilement - comme il l'expliquait en interview, à Non Stop People, en 2015. "Quand je dis que j'ai dix-sept enfants, c'est une façon de parler, parce que je peux en avoir cinquante aussi, expliquait-il. C'est le sujet d'un de mes prochains films : à qui est l'enfant ? La mère le sait, le père ne le sait pas. On ne peut pas faire de tests ADN à tous les enfants." Officiellement, Jean-Pierre Mocky a eu trois filles et deux garçons, dont le comédien et metteur en scène Stanislas Nordey. Toutes nos condoléances au clan endeuillé.
Il est bien difficile de résumer la carrière de Jean-Pierre Mocky, tant sa filmographie semble infinie. Après avoir fait ses premières armes sur les planches de théâtre, dans des pièces notamment de Jean Cocteau, il a réalisé plus d'une soixantaine de longs métrages - dont La Bête de miséricorde, Monsieur Cauchemar ou Votez pour moi, son ultime travail en 2017 -, joué dans plus de quarante films - pour Jean-Luc Godard, Jean Anouilh, Marcel Carné - et était l'un des piliers du téléfilm à la française.
Bourreau de travail, Jean-Pierre Mocky avait hélas le temps d'être hanté par la mort. Sa grande frayeur : disparaître dans l'indifférence la plus totale. "Dans le métier, quand on vieillit, on n'intéresse plus, craignait-il. À la fin de sa vie, plus personne ne répondait à Henri Verneuil. Je me souviens de Fellini, chez qui j'étais trois jours avant sa mort. Il se plaignait que personne ne le prenait au téléphone. Je suis sûr que, quand je crèverai, personne ne s'en souciera." Le destin vient, hélas, de prouver le contraire...