Jean-Pierre Mocky

"Coupe ton nom en deux et tu voleras plus haut..." Suivant les conseils d'une voyante, le jeune Jean-Paul Mokiejewski est devenu Jean-Pierre Mocky ! La vie de ce cinéaste est truffée d'histoires abracadabrantes.
Jean-Pierre Mocky serait né le 6 juillet 1929 à Nice de parents polonais (cette date est floue, suite à des soucis d'état civil dus à la déportation). Après des études de droit, pour gagner sa vie, Mocky exerce des petits métiers. Alors qu'il est chauffeur de taxi, il est remarqué par Pierre Fresnay qui lui trouve une ressemblance avec Gérard Philipe. Ce dernier l'engage au théâtre de la Michodière pour tenir le rôle d'Hippolyte dans un Phèdre modernisé.
Puis, Mocky entre au Conservatoire d'art dramatique de Paris où il suit les cours de Louis Jouvet.
Considéré très vite comme l'un des plus remarquables jeunes comédiens, Jean-Pierre Mocky débute en tant qu'acteur dans le film Vive La Liberté en 1944, mais doit son premier succès à Jean Cocteau avec Orphée. Suivent, entres autres, ses rôles d'Albert de Morcerf dans Le Comte De Montecristo (1955), et de François Gérane dans La Tête Contre Les Murs de Georges Franju (1958). Au théâtre, on l'aperçoit également dans Le Roi Pêcheur, de Julien Gracq, en 1955.
Ensuite, Mocky s'envole pour l'Italie où il entame une carrière à Rome dans Les Vaincus de Antonioni qui est un grand succès. Il devient l'assistant de Fellini pour La strada et de Visconti pour Senso, mais en tant qu'acteur, sa carrière ne décolle pas.
Aussi, de retour en France en 1959, Jean-Pierre Mocky renonce partiellement à sa carrière d'acteur (qu'il reprendra à partir de 1970 dans certains des films qu'il réalise) pour se consacrer à la réalisation. Il signe Les Dragueurs (1959), film qui révèle un cinéaste satirique et mélancolique à l'humour noir et caustique. L'oeuvre est saluée par la critique qui voit là un pur produit de la Nouvelle Vague. Dès lors, Mocky tourne environ un film par an et affiche un inlassable anticonformisme qui fait de lui l'un des auteurs les plus inclassables du cinéma français.
Dans ses films, Jean-Pierre Mocky aborde les sujets les plus polémiques : l'Administration et ses tracasseries (Les Compagnons de la Marguerite, 1967), la télévision abrutissante (La Grande Lessive, 1968), l'arrivisme et la corruption de la politique (Solo, 1970); les spéculations financières (Chut !, 1972), la presse aux ordres (Un linceul n'a pas de poches, 1975), les absurdités du système judiciaire (Le Témoin, 1978), la crédulité (Les Saisons du plaisir, 1981), le business religieux (Le Miraculé, 1983), le fanatisme des foules (A mort l'arbitre!, 1984) etc...
Il signe l'un de ses meilleurs long-métrages avec la comédie policière Y-a t-il un français dans la salle (1982), sorte de satire complexe sur la corruption des médias, de la politique, et de la police, basée sur l'œuvre éponyme de Frédéric Dard.
Mocky fait tourner les plus grands acteurs auxquels il offre leurs meilleurs rôles (Fernandel, Bourvil, Francis Blanche, Michel Simon, Catherine Deneuve, pour ne citer que ceux-là) en donnant tout au long de sa carrière la part belle à Jean Poiret et à Michel Serrault, ses acteurs fétiches.
Dans les années 90 et 2000, malgré de lourdes difficultés financières, afin de garantir son indépendance, Jean-Pierre Mocky produit lui-même ses films et pour assurer leur distribution, fait l'acquisition d'une salle de cinéma à Paris, Le Brady, antre mythique du cinéma fantastique jadis fréquenté par François Truffaut, mais qu'il revendra dès 2002.
Il réalise Le Furet en 2003 puis Grabuge ! en 2005, qui scelle sa dixième collaboration avec son complice Michel Serrault. Il revient en force en 2007 avec trois films : Les Ballets écarlates, Le Deal et 13Th French Street avec Tom Novembre.
Grande gueule au grand coeur, ardent défenseur du cinéma populaire, Jean-Pierre Mocky détonne dans le paysage du cinéma français et reste un cinéaste hors normes.
Jean-Pierre Mocky vit actuellement en couple avec Patricia Barzyk, miss France 1980 et actrice, devenue sa collaboratrice. Il est le père de Stanislas Nordey, metteur en scène de théâtre. Il est père de 17 enfants et dit avoir eu son premier enfant à l'âge de 12 ans.

Filmographie :
Réalisateur / scénariste :
2007 : Le Diable en embuscade (TV) (court-métrage)
2007 : Le Bénévole
2007 : 13 French Street
2007 : Le Deal
2005 : Grabuge !
2004 : Touristes, oh yes !
2004 : Les Ballets écarlates
2003 : Le Furet
2002 : Les Araignées de la nuit
2001 : La Bête de miséricorde
2000 : Le Glandeur
1999 : Tout est calme
1999 : La candide madame Duff
1998 : Vidange
1997 : Robin des mers
1997 : Alliance cherche doigt
1995 : Noir comme le souvenir
1992 : Le Mari de Léon
1992 : Bonsoir
1991 : Ville à vendre
1991 : Mocky story (montage d'extraits des anciens films de Mocky)
1991 : La vérité qui tue (court métrage)
1991 : La Méthode Barnol (court métrage)
1991 : Dis-moi qui tu hais (court métrage)
1990 : Il gèle en enfer
1988 : Une nuit à l'Assemblée Nationale
1988 : Nice is Nice (court-métrage TV)
1988 : Méliès 88 : Gulliver (TV)
1988 : Divine enfant
1987 : Les Saisons du plaisir
1987 : Le Miraculé
1987 : Agent trouble
1986 : La Machine à découdre
1985 : Le Pactole
1983 : À mort l'arbitre
1982 : Y a-t-il un Français dans la salle ?
1982 : Litan
1979 : Le Piège à cons
1978 : Le Témoin
1976 : Le Roi des bricoleurs
1975 : L'Ibis rouge
1974 : Un Linceul n'a pas de poches
1973 : L'Ombre d'une chance
1972 : Chut
1971 : L'Albatros
1970 : Solo
1970 : L'Étalon
1969 : La Grande Lessive
1966 : Les Compagnons de la marguerite
1965 : La Bourse et la Vie
1964 : La Grande Frousse ou La Cité de l'Indicible Peur
1963 : Un drôle de paroissien
1962 : Les Vierges
1961 : Snobs !
1960 : Un couple
1959 : Les Dragueurs

Acteur :
1989 : Vingt p'tits tours, de François Truffaut et Michel Gondry
1986 : Le Bridge de Gilles Dagneau (court-métrage)
1983 : Prénom Carmen, de Jean-Luc Godard
1971 : Le Sourire vertical, de Robert Lapoujade
1958 : La Tête contre les murs, de Georges Franju
1957 : Le Rouge est mis, de Gilles Grangier
1957 : Le Gorille vous salue bien, de Bernard Borderie
1955 : Gli sbandati, de Francesco Maselli
1954 : Senso, de Luchino Visconti
1954 : Graziella, de Giorgio Bianchi
1953 : Maternité clandestine, de Jean Gourguet
1953 : Le Grand Pavois, de Jack Pinoteau
1953 : Le Comte de Monte-Cristo, de Robert Vernay
1952 : Les Vaincus (I vinti), de Michelangelo Antonioni
1952 : La Neige était sale, de Luis Saslavsky
1952 : I condottieri, de Paul Hoerbiger
1951 : Éternel espoir, de Max Joly
1951 : Deux sous de violettes, de Jean Anouilh
1950 : Dieu a besoin des hommes, de Jean Delannoy
1950 : Bibi Fricotin, de Marcel Blistène
1949 : Une nuit de noces, de René Jayet
1949 : Portrait d'un assassin, de Bernard-Roland
1949 : Orphée, de Jean Cocteau
1949 : Occupe-toi d'Amélie, de Claude Autant-Lara
1949 : Au grand balcon, d'Henri Decoin
1948 : Les Casse-pieds ou La parade du temps perdu, de Jean Dréville
1948 : Le Paradis des pilotes perdus, de Georges Lampin
1946 : Rêves d'amour, de Christian Stengel
1946 : La cabane aux souvenirs, de Jean Stelli
1946 : L'Homme au chapeau rond, de Pierre Billon
1945 : L'affaire du collier de la reine, de Marcel L'Herbier
1944 : Vive la liberté, de Jeff Musso
1942 : Les Visiteurs du soir, de Marcel Carné (figuration en page)