Pour la 36e fois de sa carrière, Jeannie Longo va disputer les championnats de France de cyclisme sur route à Chantonnay en Vendée. L'occasion pour la légende de sortir du silence dans lequel elle s'était plongée après le drame de Dropped (l'émission de TF1 au cours de laquelle dix personnes sont décédées dans un accident) et de régler ses comptes avec la jeune garde du cyclisme féminin...
Jeannie Longo "sonnée"
À 56 ans, Jeannie Longo remonte sur son vélo pour disputer ses 36e championnats de France. Ce 25 juin, c'est sur l'épreuve du contre-la-montre, sa spécialité, qu'elle s'élancera. Mais loin de ses préparations habituelles, la légende s'y rend sans grandes illusions. "Je veux juste ne pas décevoir mon public qui me supporte toujours. Une place dans les dix premières, ce serait déjà bien", confie-t-elle au Parisien.
Et pour celle qui n'a raté que deux épreuves nationales depuis 1979 (en 1990 et 1991), un top 10 serait déjà un exploit au vu des derniers mois. Présente sur le tournage de Dropped au moment du drame, Jeannie Longo ne s'était pas exprimée depuis. À peine l'avait-on croisée aux obsèques de la navigatrice Florence Arthaud, l'un des trois sportifs décédés avec Camille Muffat et Alexis Vastine. "J'ai mis un moment avant de m'en remettre, concède la championne. J'ai été sonnée par ce qui est arrivé. Le printemps a été difficile. (...) Nous aussi, ce drame, nous l'avons vécu de très près. Ce n'est pas un événement dont on se remet facilement." C'est auprès de la nature que Jeannie Longo a trouvé la force de faire front. Elle évoque "le printemps et l'épanouissement de la nature" qui lui "ont permis de positiver". "La nature nous ramène toujours à l'essentiel", poursuit-elle.
Confrontée par le passé à "des moments douloureux", comme le décès de ses parents, elle reconnaît que ce drame lui "a peut-être enlevé quelques illusions de plus". Prochainement, c'est dans un livre qu'elle racontera son histoire révèle-t-elle au Parisien.
"Une gamine"
Cette première sortie médiatique est également l'occasion de répondre aux attaques d'une jeune garde du cyclisme qui s'est délectée de la chute de celle qui fut 59 fois championne de France, 13 fois championne du monde et 1 fois championne olympique, lors des derniers championnats de France. "Les gens de la Fédération aimeraient ne plus me voir", explique la star, qui pour sa part ne souhaite que faire ce qu'elle aime : pédaler et goûter "l'ambiance" des compétitions. "Il y a aussi des filles qui vont penser que je me fais encore remarquer. Elles sont jalouses, c'est tout", explique-t-elle, avec en ligne de mire Pauline Ferrand-Prévot, championne de France et du monde sur route.
Cette dernière, jolie jeune femme blonde de 23 ans, n'a pas hésité à tirer à boulets rouges sur Jeannie Longo une fois son titre mondial acquis. Un règlement de comptes qui suintait la jalousie et l'aigreur et des propos d'une violence que certains avaient qualifiés d'indécents au vu du palmarès de la légende et de la jeunesse de Pauline Ferrand-Prévot. "C'est une gamine, répond Jeannie Longo au Parisien. Je pense qu'elle a été influencée. Elle a du talent mais elle n'aurait pas dû parler comme ça. Car après un titre de championne du monde, on doit rester dans la joie, pas dans l'amertume ou la méchanceté. Et puis, elle aurait du mal à me juger car elle ne me connaît pas."
Jeannie Longo, une interview à retrouver en intégralité dans les colonnes du Parisien du 25 juin 2015