Réactualisation du 25 juin à 21h45 : C'est définitivement terminé pour Jeannie Longo. Elle n'avait pris que la 5eme place du contre-la-montre la semaine dernière et elle n'a réussi qu'a être 12 ème de la course en ligne. Elle n'est donc pas retenue pour les JO de Londres, elle qui a participé à toutes les éditions des jeux Olympiques depuis 1984 ! Ca ne serait pas gentil de dire "place aux jeunes", mais les jeunes gloires montantes de la Fédération de cyclisme sont aux anges.
le 22 juin, nous écrivions :
Un soulagement qui pourtant laisse un goût amer...
Jeudi 21 juin, Jeannie Longo terminait cinquième du contre-la-montre lors des championnats de France, hypothéquant ainsi ses chances de disputer les Jeux olympiques de Londres cet été. Tenante du titre, la Grenobloise de 53 ans termine à plus d'une minute de la gagnante, la jeune Pauline Ferrand-Prévot âgée, de tout juste 20 ans.
"On l'a virée, la vieille... Je sais que c'est un peu vache de dira ça, mais bon...", confessait en souriant un dirigeant de la Fédération selon des propos rapportés par L'Équipe. Visiblement, le règne de Jeannie Longo dérange. Cinquante-neuf titres de Championne de France ont suscité bien des jalousies, et c'est tout juste si les différents protagonistes ne célèbrent pas la défaite de la cycliste plus que la victoire de la jeune PFP.
"Je crois que ce qu'il faut retenir avant toute chose, c'est l'avènement de cette nouvelle génération. C'est une magnifique nouvelle", explique Isabelle Gautheron, directrice technique nationale (DTN). Même son de cloche chez la jeune garde qui a, enfin, terminé devant Jeannie Longo. "Pour elle, c'est une fin de règne, poursuit Pauline Ferrand-Prévot. C'est pour ça que beaucoup de gens sont contents...", tout en rendant hommage à la championne. Ou presque : "Il ne faut pas dénigrer ce qu'elle a fait, mais je suis soulagée. Jusque-là, on parlait beaucoup de Longo, mais maintenant, ça va changer..."
Jubilation malsaine ? Peut-être. Le relatif échec de la cinquantenaire qui aurait pu participer à ses huitièmes olympiades, satisfaits quelques-unes de ses adversaires. "On en avait toutes marre. Il y a des jeunes qui montent depuis un moment, mais elles étaient toujours éclipsées par elle", commentait une Edwige Pitel, troisième de l'épreuve et rivale historique de la championne, mais toujours dans l'ombre de celle-ci. Être performante et âgée n'était donc plus compatible pour le petit monde du cyclisme français. Toutefois, la DTN tenait à souligner l'aspect sportif de cette mise à l'écart : "L'enjeu, sur ce chrono, c'était de savoir : maintenant, on sait. C'est l'une des premières fois que Jeannie se fait battre aussi nettement sur l'exercice qu'elle préfère."
Reste la course en ligne, qui pourrait permettre à Jeannie Longo d'obtenir un ticket pour Londres. Mais même là, on en viendrait presque à souhaiter une nouvelle défaite de la cycliste. "Si Longo gagne samedi, on verra...", confie Isabelle Gautheron. "J'attends la course en ligne. Mais ce podium est une bonne nouvelle pour le cyclisme féminin", explique pour sa part David Lappartient, président de la Fédération.
Du côté de Jeannie Longo, on goûte peu l'attitude de la Fédération à son égard. Blanchie dans l'affaire de dopage qui l'avait touchée pour ne pas avoir respecté des impératifs de localisation, son mari et entraîneur, Patrice Ciprelli, n'était pas non plus sur le parcours, lui qui a été suspendu pour une sombre affaire d'EPO. Alors pourquoi un tel acharnement ? "On veut se débarrasser de moi", déclare, amère, Jeannie Longo au micro de TF1. "La semaine dernière, j'y croyais vraiment, j'avais une forme olympique, je me connais, j'avais réussi à m'entraîner dans le Haut-Jura, et puis patatras, dans la dernière semaine, beaucoup de choses se sont passées, poursuit la championne. C'est la Fédé qui a empêché mon mari d'être à mes côtés, qui a tout fait pour qu'il n'ait pas de passeport. (...) L'ambiance n'était pas favorable."
Visiblement, l'athlète était la cible à abattre. Trop longtemps au haut niveau... "Dans la dernière semaine, on est venu me contrôler trois fois en six jours, avec prise de sang et prise d'urine, poursuit Jeannie Longo. Ça m'a touchée parce que c'est une sorte d'humiliation, c'est une suspicion systématique, et en même temps, c'est de la fatigue. Oui, j'ai été choquée, ça m'a fatiguée, ça m'a fait craquer psychologiquement. Le dernier coup de poignard, les officiels de la Fédération m'ont fait modifier la position de ma selle de deux centimètres quelques minutes avant la départ. Je n'ai pas eu du tout mes marques. C'est carrément hostile, on veut se débarrasser de moi, on y est arrivé."