Le règne de Jeannie Longo terminé, la jeunesse triomphante règle ses comptes. Longtemps éclipsée par la longévité et les performances de la légende du cyclisme féminin, la jeune garde montre désormais les dents. Pauline Ferrand-Prevot, toute nouvelle championne du monde sur route, n'est pas tendre avec son aînée, loin de là.
Règlement de comptes
Lorsque Jeannie Longo avait connu des problèmes dans une affaire de dopage avant d'être blanchie, la championne n'avait eu que peu de soutiens. Pire. Lors des championnats de France en juin 2012, où elle n'avait terminé qu'à la cinquième place du contre-la-montre, sa spécialité, on se réjouissait de la chute de la championne. Et notamment Pauline Ferrand-Prevot, qui avait détrôné l'icône. "Pour elle, c'est une fin de règne, expliquait-elle alors. C'est pour ça que beaucoup de gens sont contents... Il ne faut pas dénigrer ce qu'elle a fait, mais je suis soulagée. Jusque-là, on parlait beaucoup de Longo, mais maintenant, ça va changer..."
Toute récente championne du monde sur route, Pauline Ferrand-Prevot (22 ans) était l'invitée de L'Équipe. L'occasion pour elle de se lâcher et d'évoquer Jeannie Longo, dans des termes peu amènes... Si elle confie, avec logique, que sa victoire permet enfin de tourner la page, la jolie cycliste de 22 ans ne mâche pas ses mots.
"Sa gueule d'abord"
"En 2012, quand je l'avais battue sur le chrono, j'avais dit : 'Voilà, Longo, c'est fini.' Et je m'étais fait mal voir. On m'avait dit : 'Mais tu te prends pour qui ? Tu n'auras jamais son palmarès...' Du coup, je n'aime pas trop parler d'elle et je ne sais pas comment en parler. Je la respecte pour son palmarès mais je me dis aussi qu'elle ne nous a rien apporté, à nous, les jeunes", explique-t-elle avant de s'en prendre à celle qui fut 59 fois championne de France, 13 fois championne du monde et 1 fois championne olympique. "Elle s'est accaparé les médias mais ne nous a jamais transmis son savoir, n'a jamais fait un pas vers nous. Un SMS, ça ne coûte rien... C'est sa gueule d'abord et les autres passent après. La seule fois qu'elle ma félicitée, c'était devant une caméra."
Et la jeune femme de continuer à tirer à boulets rouges sur Jeannie Longo : "Elle ne faisait que les Championnats de France, juste pour pouvoir dire : 'Regardez, les jeunes n'ont pas le niveau.' C'est ce qui m'agace un peu. En gros, elle veut nous ridiculiser. Je pense qu'elle ne veut pas tourner la page." Puis c'est sur le plan personnel que Pauline Ferrand-Prevot attaque... "Après, c'est compréhensible, dans sa vie, elle n'a peut-être que cela. Elle n'a pas d'enfants, son mari est aussi son entraîneur. Cest compliqué de passer à autre chose quand on reste dans un contexte uniquement vélo."
Nouveau visage du cyclisme féminin, justement plus féminin - "J'aime bien me maquiller, faire du shopping. Aller chez le coiffeur, ce n'est pas une punition. J'aime faire attention à moi" -, Pauline Ferrand-Prevot est aussi franche dans ses paroles que sur un vélo. Quitte à froisser les légendes...