Voir le Maracanã se transformer en sambodrome pour célébrer les premiers Jeux olympiques organisés en Amérique du Sud et accueillir les délégations des nations du monde entier, c'est un spectacle majestueux que les représentants des familles royales n'ont pas manqué, vendredi 5 août 2016. Même si leur nombre était plus restreint qu'on aurait pu l'espérer, certains ayant renoncé à faire le voyage notamment en raison des craintes inspirées par le virus Zika, ils étaient au rendez-vous dans les tribunes du mythique stade de Rio de Janeiro.
Il faut dire aussi qu'en marge de cette célébration du sport et de ses valeurs, les têtes couronnées ne sont pas simples spectatrices et supportrices de leurs compatriotes en lice : elles ont un rôle à remplir. Membres du Comité international olympique (CIO), le prince Albert II de Monaco (depuis 1985), le roi Willem-Alexander des Pays-Bas (depuis 1998, membre honoraire depuis 2013), le prince héritier Frederik de Danemark (depuis 2009) ou encore la princesse Anne du Royaume-Uni (depuis 1988) étaient présents dans la cité brésilienne depuis plusieurs jours et avaient préalablement assisté à l'ouverture de la 129e Session du CIO.
Si la famille royale danoise était largement représentée, le prince Frederik et son épouse Mary ayant retrouvé sur place le prince Joachim et la princesse Marie, qui avaient profité d'une semaine de tourisme auriverde avec leurs quatre enfants, le souverain monégasque, qui disputa cinq olympiades d'hiver en bobsleigh, n'était pas accompagné de la princesse Charlene, qui a préféré rester en principauté avec leurs enfants, les jumeaux Jacques et Gabriella. De même, le roi Willem-Alexander des Pays-Bas, qui aime pourtant partager les joies du sport avec son épouse la reine Maxima et leurs trois filles, était en solo dans les tribunes. Quant à la princesse Anne, qui participa aux JO de 1976 en équitation, elle était seule pour faire oublier le forfait de William, Kate et Harry, lesquels ont toutefois adressé aux 366 athlètes britanniques un message d'encouragement en vidéo.
Les absents ayant toujours tort (au nombre desquels, le roi Felipe et la reine Letizia d'Espagne, qui ont renoncé à faire le déplacement), les quelque 70 000 spectateurs massés dans le Maracanã ont pu apprécier la cérémonie très rythmée concoctée par les organisateurs avec un budget très limité, compte tenu de la période de sévère récession que connaît le Brésil. Mais la "grande fête" mettant à l'honneur "la richesse de la culture populaire brésilienne" promise par le directeur artistique Fernando Meirelles a tenu ses promesses.
La musique tenait donc les premiers rôles, avec l'hymne national proposé dans une savoureuse version acoustique par Paulinho da Viola, puis le standard A Garota de Ipanema, interprété par le petit-fils de son auteur Tom Jobim, qui a accompagné l'ultime défilé du supermodel Gisele Bündchen, somptueuse et scintillante en robe fendue dorée, mais aussi le "passinho" local, mélange de hip-hop et de capoeira, le rap... Le dernier suspense a été levé lorsqu'est arrivé le moment d'embraser la nuit en allumant la vasque olympique : le roi Pelé ayant déclaré forfait quelques heures plus tôt pour raisons de santé, c'est le marathonien Vanderlei Cordeiro de Lima, médaillé de bronze à Athènes en 2004 après avoir été poussé dans la foule par un spectateur, qui a exécuté ce geste fort après avoir récupéré la main des torches du sympathique Gustavo Kuerten.