En 2008, à l'heure de publier son troisième album, Evolver, John Legend exprimait le postulat artistique qu'il représentait : si le public a tendance à attendre d'un artiste qu'il soit fidèle à son style, lui, John Legend, ne jure que par le mouvement et la nouveauté.
La nouveauté, en 2010, ce sont les fruits de sa dernière collaboration en date, née de sa rencontre avec The Roots (dont le nouvel album, How I got over, vient de paraître), le monumental groupe jazz hip hop (et tellement plus, d'ailleurs) mené par Black Thought et Questlove : Wake up! - un album attendu pour le 20 septembre prochain.
Directement inspiré du croisement entre la soul des sixties-seventies et l'énergie du renouveau qui a accompagné l'arrivée au pouvoir de Barack Obama, ce projet engagé devait initialement se limiter à un titre, et a finalement accouché d'un album entier, constitué d'onze titres empruntés au passé et révisités par la griffe du chanteur britannique six fois grammysé et des stars du hip hop funky et hybride de Philadelphie : Wholly Holy de Marvin Gaye, Little Ghetto Boy de Donny Hathaway, Hard Times de Baby Huey and the Babysitters, Hang on in There de Mike James Kirkland... autant d'oldies qui sont plus que jamais d'actualité !
"Ces chansons sont encore tellement pertinentes aujourd'hui", explique John Legend. Pour la plupart d'entre elles, il n'y a strictement aucun mot à changer".
La preuve par l'exemple avec le premier single aux allures de harangue populaire, Wake up everybody, auquel se prêtent également la sensuelle Melanie Fiona et le colossal Common : "Si on prend le titre "Wake Up Everybody" par exemple, il est composé de quatre strophes : la première est très générale, la seconde parle de l'éducation, la troisième du système de sécurité sociale, et la dernière de la préservation de l'environnement. Il n'y a rien à changer !"
Quant à ces thématiques urgentes, le formidable chanteur révélé par Kanye West leur a consacré une chanson originale, Shine, qui constituera notamment le générique du nouveau documentaire coup de poing de Davis Guggenheim (Une Vérité qui dérange), Waiting for Superman (sortie en septembre 2010), consacré aux inégalités et disparités du système éducatif américain.
Un clip devrait prochainement être fourni pour Wake up everybody, mais vous pouvez déjà répondre à l'appel en découvrant ci-dessus deux versions live (l'une captée à Brooklyn en avril dernier lors du Live Earth, l'autre lors d'un show sur la FOX), ainsi qu'un live studio du titre Hard Times. Plus d'info sur le site officiel de John Legend.
G.J.