Terrible drame pour José Anigo... Le directeur sportif de l'OM vient d'avoir la douleur de perdre son fils Adrien, tué par balles cet après-midi dans le 13e arrondissement de Marseille, alors qu'il se trouvait au volant d'une voiture de location. Agée de 30 ans, la victime a été abattue, touchée mortellement à bout portant, par deux hommes sur une moto ou un scooter de grosse cylindrée. Un drame qui survient quelques heures seulement après un autre meurtre, celui d'un jeune homme de 24 ans, exécuté lui aussi par balles à La Ciotat, ce qui porte à 15 le nombre de morts dans des règlements de comptes dans la région phocéenne cette année.
La nouvelle est tombée quelques heures après le drame. L'homme tué par balles dans sa voiture cet après-midi à Marseille est selon une source judiciaire le fils de José Anigo, Adrien. Au volant d'une Twingo noire de location, ce dernier est mort sur l'avenue Jean-Paul Sartre (13e), sous la station de métro Frais-Vallon, vers 15h45. Les marins-pompiers ont longuement tenté de le ranimer. Deux motards ont tiré à bout portant plusieurs balles, le touchant à la tête et à la carotide selon les premiers éléments. Des étuis de calibre 11,43 et 9 mm ont été retrouvés sur place, d'après une source proche de l'enquête citée par l'AFP. Des témoignages d'habitants proches du lieu du crime recueillis par l'agence font état de "trois ou quatre coups de feu". Si l'identité du corps n'est pas officiellement confirmée, La Provence précise que la voiture a bien été louée au nom d'Adrien Anigo et que son emploi du temps corroborerait sa présence sur les lieux.
Le nom du fils du directeur sportif de l'OM était déjà apparu par le passé dans la rubrique judiciaire. D'après Libération, ce dernier, qui tenait un magasin de sport et était père de deux enfants, s'était pourtant rangé après avoir été impliqué dans une affaire de braquages de bijouteries dans la région marseillaise entre 2006 et 2007. A cette époque, lors d'une prise d'otage d'employés de La Poste, un témoin avait également relevé l'immatriculation d'une voiture louée par Adrien Anigo, avant qu'il soit placé sur écoute. En 2007, il avait également été arrêté après un casse à Pertuis avec trois autres personnes, toutes libérées en février 2010 après une erreur de procédure. L'un des auteurs présumés avait été tué peu après par des policiers espagnols, suite à une tentative de casse à Alicante.
Coïncidence ou pas, ce drame s'est en tout cas produit quelques heures après un autre meurtre par balles, celui de Kevin El Malki, un jeune homme de 24 ans "peu connu de la justice", à la Ciotat. Vers 5h30, devant témoins, quatre individus cagoulés et lourdement armés l'attendaient dans un véhicule, et il a été atteint par un premier tir dans le dos, puis percuté par le véhicule de ses agresseurs, qui l'ont poursuivi jusqu'à l'entrée de l'entrepôt où il a été abattu d'une dizaine de tirs d'une arme de 9 mm, et d'un fusil à pompe de calibre 12.
Ce meurtre pointe encore une fois le doigt sur l'insécurité régnant actuellement à Marseille, où les règlements de comptes se multiplient. Dimanche, une fusillade à l'arme de guerre avait fait trois blessés dans le centre de Marseille après une altercation dans une discothèque. Lundi, à la suite d'un banal différend dans une station-service, un homme de 54 ans a été blessé d'un tir par un individu en scooter qui a pris la fuite.
Le 20 août, au lendemain d'un nouveau drame, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault était venu à Marseille pour annoncer le renforcement des effectifs de la police judiciaire marseillaise, qui enquête sur ces affaires, par 24 fonctionnaires supplémentaires, tandis que le ministre de l'Intérieur Manuel Valls s'y est également rendu à plusieurs reprises pour évoquer les efforts de la police pour lutter contre l'escalade de la violence et du trafic de drogue.