Un peu plus d'un an après avoir présenté à Paris son Contagion, Steven Soderbergh est de retour à Paris, ville pour laquelle il a une affection toute particulière. Sauf qu'il n'est pas venu seul, mais épaulé par le premier rôle masculin de son dernier film, Effets secondaires, un psychiatre ambitieux et travailleur campé par un certain Jude Law. Élégant et séducteur, le beau gosse britannique à la carrière déjà prolifique à 40 ans à peine, a retrouvé sa vigueur et sa classe si particulière.
Ce cap, l'acteur l'a passé avec deux changements physiques. Une coupe de cheveux et 13 kilos en plus, l'été dernier, pour camper le Dom Hemingway dans le film éponyme de Richard Shepard, actuellement en montage. "Un rôle libérateur" pour ce chic dandy britannique qui n'a pas perdu un cheveu de son sex-appeal, une fois revenu à lui-même. Tout aussi élégant, Jude Law la joue décontracté dans la capitale française, petit blazer bleu Ben Sherman et un pantalon stretch signé French Connection.
Dans Effets secondaires, film présenté ce mercredi 6 mars à l'UGC Ciné Cité des Halles, Jude Law incarne Jon Banks, un psychiatre qui prend sous son aile une jeune fille, Emilie (jouée par l'excellente et torturée Rooney Mara), qui souffre de dépression. Il lui prescrit alors des médicaments, dont un dernier qui lui sera fatal, à cause de ses effets secondaires. Un matin, Emilie appelle la police, un couteau maculé de sang à la main, son mari (Channing Tatum) gisant sur le sol. Sauf qu'elle ne souvient plus de rien. Le spectateur se retrouve alors coincé entre l'accusation de meurtre, la possible folie de la meurtrière ou encore la réputation compromise du docteur Banks...
L'idée d'un film autour du monde de la psychopharmacologie est née il y dix ans, lorsque le scénariste et producteur Scott Z. Burns, ami proche de Steven Soderbergh, mène une enquête auprès du Bellevue Hospital de New York pour la série Wonderland. Aux côtés de patients malades mentaux dont certain ont un lourd passé criminel, il imagine un "genre un peu délaissé", sorte de thriller noir sur "un milieu que le public identifie". Pour le scénario, il sera épaulé par le Dr Sasha Bardey, qui a longtemps travaillé au Bellevue Hospital. Pour Steven Soderbergh, le choix de Jude Law est très vite apparu comme logique, l'acteur britannique ayant notamment planché avec lui sur Contagion, thriller à la dimension sociale indéniable, comme Effets Secondaires. "Jude est très fort pour jouer les obsessionnels", confie le cinéaste de 50 ans. En attendant le télévisé Behind The Candelabra, Effets secondaires se pose comme le dernier film au cinéma de Steven Soderbergh, le réalisateur souhaitant arrêter (momentanément ou non, l'avenir le dira) la mise en scène.