Kaiser Chiefs, le come-back électrique à géométrie variable

2008. Il faut remonter à 2008 pour trouver trace du dernier single (et dernier clip) de Kaiser Chiefs : Goods days bad days, extrait de l'album Off with their heads, presque aussi marquant que ses deux prédécesseurs, Employment (I predict a riot) et Yours Truly, Angry Mob (Ruby).

Quelques concerts événements plus tard (comme une première partie de U2 à Croke Park et un passage à Reading à l'été 2009), on perdait le bouillonnant Ricky Wilson et ses compères de vue. Une mise en stand-by en bonne et due forme.

Au bout de trois ans d'absence et dix-huit mois de gestation, les rockeurs de Leeds ressurgissaient début juin 2011 avec un nouvel album et à l'affiche de quelques-uns des plus gros festivals européens (le Werchter, le V, le Hard Rock Calling ou encore celui de l'île de Wight, et on aura le plaisir de les voir en France au Main Square Festival le 2 juillet, le 14 aux Vieilles Charrues, et à l'Olympia le 29 novembre).

Ricky Wilson, Nick Hodgson, batteur qui est aussi son excellente doublure vocale, Andrew White, Simon Rix et Nick Baines entérinaient il y a peu leur retour avec Little Schocks, premier extrait de l'album The Future is Medieval (une réflexion qu'on trouve dans le morceau Child of the Jago) produit par Tony Visconti (Bowie, Rita Mitsouko, Morrissey) et Ethan Johns (Kings of Leon, Rufus Wainwright). Un album qui a une particularité : Kaiser Chiefs, qui a monté par ailleurs monté son propre label (Chewing Gum Records - première signature : The Neat), l'a d'abord mis à disposition via son site Internet, proposant non seulement à ses fans de l'acquérir, mais carrément de composer le tracklisting à leur guise, chacun pouvant ainsi "créer son propre album" en sélectionnant entre 10 et 20 chansons à partir d'extrait d'une minute environ pour un peu moins de dix euros. Mieux encore : les acheteurs avaient également la possibilité d'acquérir un album créé par quelqu'un d'autre, ce dernier touchant dans ce cas un peu plus d'un euro de commission ! Bien des célébrités se sont prêtées au jeu, Ricky Wilson en tête, reversant leurs euros de commissionnement à une fondation luttant contre la maladie d'Alzheimer.

C'est une sélection de 13 titres que le groupe anglais a retenue pour la commercialisation physique de l'album - au demeurant excellent - The Future is Medieval, disponible depuis le 27 juin. La veine nerveuse et la densité de l'opus se reflètent dans son titre d'ouverture et single agité et légèreent électronisé, Little Shocks, zébré de guitares impérieuses et martelé de pulsations sanguines. Au rayon downtempo, ne pas manquer le modulant Out of Focus. Starts with nothing et ses atours U2esques ou Dead or in serious trouble sont taillés pour les scènes à ciel ouvert et les stades. Mention spéciale "vintage" à When all is quiet et ses choeurs so Beach Boys. Man on Mars se sauve in extremis de l'attraction terrestre avec quelques moments en apesanteur. Belle narration sur fond de vide pour Child of the Jago. Le délire new wave est à mettre au crédit de Heart it break. Quant à l'acoustique If you will have me et son son renfermé divin de prise live, bonne pioche pour une exit music.

1. "Little Shocks" - 3:42
2. "Things Change" - 3:45
3. "Long Way from Celebrating" - 3:02
4. "Starts With Nothing" - 5:31
5. "Out of Focus" - 4:09
6. "Dead or in Serious Trouble" - 2:37
7. "When All Is Quiet" - 3:27
8. "Kinda Girl You Are" - 2:36
9. "Man on Mars" - 4:14
10. "Child of the Jago" - 4:41
11. "Heard It Break" - 3:07
12. "Coming Up for Air" - 5:35
13. "If You Will Have Me" - 3:23

G.J.