Kate Middleton et le prince William n'auront guère eu le loisir de s'attarder au mess des officiers du régiment des Irish Guards, vendredi midi à Londres, à l'issue des célébrations de la saint Patrick : attendus en France pour une visite officielle de deux jours commanditée par le ministère britannique des Affaires étrangères, ils ont vite traversé la Manche. Premier arrêt : le palais de l'Elysée.
François Hollande a accueilli dans l'après-midi le duc et la duchesse de Cambridge au palais présidentiel, dont la cour d'honneur était peuplée d'une quantité tout à fait inhabituelle de reporters. Arrivés en Range Rover, William, qui avait troqué son uniforme de colonel de la garde irlandaise, et Kate, qui avait conservé son manteau vert Catherine Walker, ont reçu sur le perron les honneurs militaires dus à un prince de famille royale, rendus par deux cavaliers de la Garde républicaine à pied.
La courte cérémonie de bienvenue, où le 1,91m du petit-fils de la reine Elizabeth II face au 1,70m du chef de l'Etat a fait son petit effet, a été suivie d'un "entretien de courtoisie" d'une demi-heure entamé sur la terrasse face aux jardins puis poursuivie dans le Salon des ambassadeurs. Une conversation destinée à sauvegarder la "relation de confiance et d'amitié" avec Londres alors que la Grande-Bretagne s'apprête à quitter l'Union européenne. Pas question d'ailleurs d'aborder frontalement les sujets qui fâchent, comme le Brexit ou le référendum sur l'indépendance de l'Ecosse, la famille royale britannique étant astreinte à un strict devoir de réserve sur les questions politiques. En revanche, François Hollande n'a pas hésité à s'enquérir dans la langue de Shakespeare du programme de ses invités - qui, eux, ne manient pas celle de Molière, seul William ayant quelques notions - pour leur tout première visite officielle en France, deux ans après leur participation aux commémorations du 70e anniversaire du Débarquement et du centenaire de la bataille de la Somme.
Au moment de prendre congé, il leur a même plaisamment lancé "revenez quand vous voulez", en sachant pertinemment qu'il ne sera bientôt plus locataire de l'Elysée. Edward Llewellyn, l'ambassadeur britannique à Paris, prenait ensuite le relais, les guidant à quelques pas de là dans la rue du Faubourg Saint-Honoré, dans sa résidence où avait lieu en fin d'après-midi une réception et un dîner de prestige en l'honneur de l'amitié franco-britannique. Outre la chanteuse Elodie Frégé et son groupe Nouvelle Vague, qui n'auront sans doute pas manqué d'inclure à leur setlist leur God save the Queen revisité version bossa, l'actrice britannique Kristin Scott-Thomas, les acteurs français Audrey Tautou et Jean Reno ou les navigateurs Armel Le Cléac'h et Alex Thomson faisaient partie des invités, à l'instar des créateurs Maud et Romain Lescroart, de Sophie Hallette Lace, qui avaient réalisé les dentelles de la robe de mariée de Kate.