Le 11 octobre, l'équipementier sportif Nike inaugurait une piste d'athlétisme aux couleurs LGBT, au Los Angeles City College, un établissement situé à East Hollywood. Un événement organisé dans le cadre de la journée du coming out, en présence du champion olympique Kerron Clement. Ce dernier a saisi l'occasion pour annoncer qu'il était homosexuel.
Interrogé par Outsports, le médaillé olympique (à Pékin et à Rio) spécialiste du 400 m et du 400 m haies a déclaré : "J'en avais assez d'aimer dans l'ombre et d'être dans la pénombre moi-même. Je cachais cette partie de moi à cause de ce que la société peut penser. Pourtant, tout va bien. Il n'y a aucun mal à aimer quelqu'un du même genre que soi. L'amour, c'est l'amour. Je suis attiré par les hommes. C'est ce que je suis et c'est ce qui m'a fait devenir l'athlète que je suis aujourd'hui."
Toutefois, comme pour d'autres sportifs LGBT, tout n'a pas toujours été facile. "J'ai tiré profit de ces moments pénibles que j'ai pu vivre quand on s'est moqué de moi. Ça m'a rendu plus fort. Quand on a dit des choses dans mon dos. Cela m'a forgé une carapace et m'a permis d'avoir les reins solides, et ça m'a fait travailler dur sur la piste. Et j'ai fait de bonnes performances parce que j'avais quelque chose à prouver. C'est ça qui a fait de moi un champion olympique", a ajouté Kerron Clement.
Le sportif, né à Trinité-et-Tobago mais installé en Floride aux États-Unis, veut désormais vivre pleinement sa sexualité et espère que son coming out servira d'exemple, surtout aux plus jeunes. Il faut dire que l'homophobie est encore très vive dans les vestiaires, même si les sportifs sont de plus en plus nombreux à s'assumer, et ce dans, presque, tous les sports. "Les gens devraient apprendre à se moquer de ce que pensent les autres. En prenant de l'âge, j'ai commencé à m'en préoccuper de moins en mois. Et maintenant que j'ai la trentaine, je me suis dit qu'il était temps d'être libre. Tout simplement", a-t-il conclu.
Thomas Montet