
Si c'est une blague, elle est mortelle : véritable icône, Jaz Coleman, charismatique frontman et fondateur du groupe post-punk/metal industriel Killing Joke, a disparu de la circulation après avoir annoncé l'annulation de plusieurs concerts à la rentrée avec les groupes The Cult et The Mission, provoquant l'inquiétude et l'incrédulité de ses fans.
"Nous sommes tous inquiets concernant notre chanteur porté disparu. Nous mettons tout en oeuvre pour le localiser", réagit le reste de Killing Joke dans un communiqué publié sur la page Facebook du groupe, en pleine ébullition. L'étrange incident survient moins d'un mois après l'annulation de dernière minute (pour raisons logistiques, selon les intéressés) de Killing Joke pour un festival en Suède deux jours après son passage en France, et quelques jours seulement après l'annonce - à grands renforts de sensationnalisme - d'un concert "intime" exceptionnel et filmé aux Metropolis Studios de Londres le 8 septembre prochain.
Killing Joke, révélé en 1985 par le morceau Love Like Blood et auteur d'albums à l'impact puissant, tels Night time (1985), Pandemonium (1995) ou le récent Absolut Dissident (2010), assure depuis le printemps la promotion de son quinzième album, MMXII - 2012 en chiffres romains. Une année de fin du monde prophétisée... Ce qui rappelle que la fuite soudaine du chanteur et claviériste de 52 ans, notoirement porté sur l'occultisme et le mysticisme, se produit 30 ans après qu'il était allé se réfugier en Islande en 1982, après un concert, au soir de son anniversaire, craignant la fin du monde.

C'est par un message sur Facebook publié mi-juillet, supprimé depuis, que Jaz Coleman a mis le feu aux poudres avant de s'éclipser. Il y aurait annoncé "avec joie" l'annulation de ces concerts, en disant du groupe The Cult : "Toutes leurs chansons sont pourries !" Depuis, Coleman, l'un des deux seuls membres originels, avec le guitariste Georgie Walker, de Killing Joke, fondé en 1979, "a disparu et n'a contacté aucun des membres du groupe", ont fait savoir ses acolytes.
Dans un communiqué publié mardi sur Facebook, ils écrivent : "Une déclaration a été publiée sur Facebook, supposément par notre chanteur, calomniant The Cult et The Mission, et annulant notre participation aux concerts avec eux. Il est maintenant porté disparu et n'a contacté aucun des membres du groupe. Nous sommes terriblement confus et présentons nos sincères excuses à toutes les personnes que cela affecte. Nous sommes tous inquiets au sujet de notre chanteur disparu. Killing Joke a pris la décision collégiale de jouer avec The Cult et The Mission en septembre. L'ensemble du groupe était d'accord pour ces concerts. Sincèrement, nous pensions que c'était quelque chose à faire, même s'ils n'étaient pas immenses. Nous aimerions honorer malgré tout notre engagement envers cette tournée, les autres groupes, les organisateurs et tous les gens qui ont déjà acheté des places et pris leurs dispositions. Si cela devait ne pas être possible, Killing Joke s'emploierait à trouver le moyen de compenser les dommages causés. En attendant, nous faisons tout notre possible pour que cette tournée ait lieu et pour localiser notre chanteur porté disparu."
Ce vendredi, Killing Joke a posté le lien de la page Facebook personnelle de Jaz Coleman, auquel Patrice bardot avait eu en décembre 2010 l'honneur de remettre les insignes de chevalier des Arts et des Lettres en France. "Cela concerne uniquement le travail de Jaz, pas celui de Killing Joke. Jaz est actuellement porté disparu et avait demandé que cela soit mis en place il y a plusieurs semaines, alors n'hésitez pas à poster si vous avez le moindre signe de lui..." En début d'après-midi apparaissait un message publié par le compte Jaz Coleman (official) : "C'est Carla, qui travaille avec Jaz ; nous attendons toujours d'avoir de ses nouvelles."