Le procès du réalisateur Christophe Ruggia s'est ouvert au tribunal judiciaire de Paris le lundi 9 décembre 2024. Pour rappel, les cinéaste est poursuivi en justice par l'actrice Adèle Haenel pour "agression sexuelle sur mineur de 15 ans par personne ayant autorité". Les faits dénoncés par la comédienne se seraient produits peu après le tournage du film baptisé Diables, dans lequel elle tournait sous la direction du metteur. À l'époque, Adèle Haenel était âgée de seulement 12 ans.
Présente à l'ouverture du procès de Christophe Ruggia, l'actrice a été invitée à témoigner à la barre. Les journalistes présents sur place pour couvrir cet évènement ont notamment remarqué le "son visage est parfois sillonné de tics". "Elle est relativement sereine puisque qu’elle sait ce qu’elle a subi. Et elle n’a raconté que ce dont elle était certaine", a notamment indiqué son avocat au micro de TF1.
"Christophe Ruggia est mis en défaut sur toute une série de contradictions. Sur les plus petits détails, comme sur évidemment le principal. Il n'y a pas d'explications cohérentes, concordantes", a-t-il également ajouté après l'audience. Au cours de son témoignage rapporté par l'AFP, Adèle Haenel a exprimé de vifs regrets concernant sa participation au film Diables qui est sorti au cinéma en 2002. "Sur le tournage, on était obligé de se mettre dans une bulle. (...) C’était très violent, très dur. Je regrette d’avoir fait ce film. J’en avais honte, déjà, à l’époque, quand j’étais au collège. (...) Le film, quand je le regarde, je me dis c'est ignoble de faire ça à des enfants. Mais le traumatisme c'est les agressions sexuelles", a notamment lancé la comédienne. Elle s'est par la suite confiée avec émotion sur le comportement de Christophe Ruggia à son égard. "J’étais une enfant. Et lui avait ce regard plaqué sur moi. (...) Il arrête pas de me sexualiser, ça me dégoûte, comme si un enfant de 12 ans avait déjà eu un regard d'actrice pornographique !", a-t-elle expliqué, le visage diaphane comme le souligne Le Parisien.
Adèle Haenel, qui a mis un terme à sa carrière et est fer de lance du mouvement #MeToo cinéma en France, est ensuite revenue sur les samedis après-midi qu'elle a passés seule au domicile de Christophe Ruggia, en compagnie du réalisateur. "Il m’embrasse d’un coup. Il me caresse. Il remonte sa main vers mon sexe. Je me crispe. Je n’ai pas envie d’être touchée. Il met sa main sur mon tee-shirt, puis sous mon tee-shirt et sur mon ventre, puis sur mon sexe. Je me lève pour faire semblant de regarder par la fenêtre", a-t-elle ainsi révélé. Ce qui a provoqué une vive réaction de la part du cinéaste. "Ça n’est jamais arrivé ! Du pur mensonge. Je n’ai jamais fait ça. (...) Il fallait lancer un #Metoo en France et c'est tombé sur moi", a-t-il ainsi lancé durant l'audience. Loin de se laisser démonter, Adèle Haenel lui a fermement répondu : "Mais vous êtes un gros menteur Monsieur Ruggia !".
Christophe Ruggia reste présumé innocent des faits qui lui sont reprochés jusqu'au jugement définitif de cette affaire.