Paul le poulpe a vu juste, même s'il a fallu attendre la 116e minute pour assister au premier but de la rencontre et à la délivrance espagnole, signée Iniesta : la Roja est championne du monde, et réalise le doublé Euro/Mondial.
Un petit but, qui illustre bien la tendance : pour gagner le droit de brandir le trophée, la légendaire Fifa World Cup dessinée par Silvio Gazzaniga et confectionnée par Bertoni, la sélection espagnole n'aura eu à inscrire que huit malheureux buts (malgré des attaquants qui attisent les convoitises des plus grands clubs), ce qui constitue le record de... stérilité de la compétition - jusqu'alors co-détenu par le Brésil (en 1994) et l'Angleterre (1966) avec onze buts.
Au terme d'une finale rugueuse, marquée notamment par deux attentats bataves en première période (De Jong et Van Bommel auraient pu quitter la pelouse dès la demi-heure de jeu), l'Espagne remporte pour la première fois la Coupe du monde de football. Sur le terrain, la joie du vainqueur contraste avec la détresse du vaincu ; en tribune présidentielle, la scène est beaucoup plus diplomatique : le roi Juan Carlos, la reine Sofia, leur fils Felipe et son épouse Letizia d'Espagne, au sommet du monde et du bonheur, partagent leur liesse avec le couple héritier des Pays-Bas. Malgré la déception, Willem-Alexander et Maxima des Pays-Bas, qui avaient exulté lors de la qualification des leurs pour la finale, affichaient un franc sourire, et acceptaient avec jovialité les consolations de leurs homologues. Belle complicité, tout à l'honneur du sport.