La maîtresse de John F. Kennedy livre les dessous crus de leur liaison secrète

C'est en 1962, en pleine Guerre froide, que débute la liaison amoureuse entre le président américain John F. Kennedy et Mimi Alford, stagiaire du service de presse de la Maison Blanche. Cinquante ans plus tard, la "maîtresse" du président sort de son silence et raconte son histoire dans un livre, Une singulière histoire d'amour. C'est dans les colonnes de Paris Match, que Mimi Alford se confie sur la folle année qu'elle a vécue avec JFK, jusqu'à son assassinat.

Quatre jours à peine après son arrivée à la Maison Blanche, le président, 45 ans, invite Mimi à visiter ses appartements privés. Flattée, la jeune femme accepte de le suivre. C'est lorsqu'ils arrivent dans la chambre de Jackie Kennedy que le président se rapproche de Mimi, 19 ans. "Il m'a poussée sur le lit, je n'ai pas résisté. Je l'ai même aidé à dégrafer ma robe. Cela paraît étonnant mais, quand j'y repense aujourd'hui, ce qui me frappe, c'est que tout s'est passé de manière naturelle", explique-t-elle. C'était la première fois pour Mimi. Leur liaison débute.

Les deux amants ne vivent pas seulement une relation physique. Kennedy s'intéresse aux goûts de Mimi, comme si son côté adolescent s'était réveillé en présence de la jeune fille. Elle passe ses nuits à la Maison Blanche, prend des bains avec le président, mais leur liaison prend une nouvelle dimension lorsque celle-ci termine son stage et doit repartir à la fac.

Pas question pour John F. Kennedy d'arrêter cette romance, son parfum d'interdit la rendant certainement plus intense encore. Le président prend un pseudonyme, celui de Michael Carter, et passe par un intermédiaire, son conseiller Dave Powers, qui s'occupe de tout. Un coup de fil et Mimi prenait un avion et s'envolait pour retrouver le président aux quatre coins des États-Unis.

Mimi découvre aussi l'homme de pouvoir. En pleine crise de Cuba, elle le voit inquiet pour la première fois. Elle l'a d'ailleurs entendu dire : "Je préfère voir mes enfants communistes que morts." Mais ce n'est qu'une facette parmi d'autres...

Elle se souvient d'une scène sordide pendant l'été 1962 au bord de la piscine de la Maison Blanche. Kennedy demande à Mimi si elle peut "détendre" Dave, son collaborateur, celui-ci étant "crispé". "J'ai compris qu'il me proposait de faire une fellation à son conseiller, et, à ma grande honte, je l'ai fait. Je ne sais pas pourquoi", avoue-t-elle.

A l'hiver 1962, elle se rend avec Kennedy à une fête chez son ami Bing Crosby. Elle raconte : "L'ambiance était débridée et la soirée a viré au cauchemar. Ce soir-là, Kennedy m'a fait prendre des poppers. Je me suis enfuie." Quelque chose s'est rompu.

A l'été 1963, leur relation a changé : Jackie perd son bébé le lendemain de sa naissance, Kennedy est terrassé. Elle découvre alors le père de famille meurtri, qui lui fait partager son chagrin, en lui lisant les mots de condoléances.

Leur dernière entrevue date du 15 novembre 1963, une semaine avant son assassinat. Mimi est sur le point de se marier avec Tony, Kennedy lui donne 300 dollars pour s'acheter une belle robe, avant de la quitter en disant : "Dommage que tu ne viennes pas avec moi à Dallas."

Le 23 novembre, John F. Kennedy est assassiné, Mimi l'apprend à la radio. La vision de son cercueil la fait craquer : elle raconte tout à son mari Tony, qui lui fait promettre de ne rien dire. Elle s'exécute.

Quarante ans plus tard, en 2003, la liaison est révélée au grand jour. Deux ans plus tard, elle décide d'assumer son passé, poussée par son second mari, Dick. Elle conclut : "Il m'aura fallu près de cinquante ans pour me rendre compte qu'avoir été la maîtresse de Kennedy, à 19 ans, n'était pas déshonorant."

Interview à retrouver dans Paris Match en kiosques le 9 février 2012.

Une singulière histoire d'amour, Mimi Alford, Oh ! Editions

Valentine Maingault