Waris Dirie et la réalisatrice Sherry Hormann lors de la présentation du film Fleur du désert à Madrid le 10 mars 2010© Abaca
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Après la parution de son autobiographie Fleur du désert, l'ancien mannequin Waris Dirie, d'origine somalienne, fait la promotion du film adapté de son livre en beauté ! Avec la sortie de ce film le 10 mars, cette sublime fleur revient sur son parcours. Libération fait d'elle un portrait passionnant. Extraits.
La vie de Waris Dirie force l'admiration. Petite fille de nomades somaliens, elle est excisée dès le plus jeune âge. L'une de ses soeurs se vide de son sang lorsqu'elle subit cette mutilation. Waris survit mais en reste à jamais traumatisée. Son père veut ensuite la marier avec un sexagénaire alors qu'elle a 13 ans. Elle fuit, va en Angleterre pour travailler auprès du mari de sa tante à l'ambassade de Londres mais devient esclave, sans salaire ni jour de congé. Quand sa famille rentre au pays, elle reste, sans papiers et vit dans la rue.
Tout bascule lorsqu'un photographe, Terence Donovan, la remarque alors qu'elle nettoie dans un Mac Do : "Premières photos, elle tourne rapidement dans un James Bond [Tuer n'est pas jouer], mais le soufflé retombe. Elle tente sa chance à Paris à la fin des années 80. En vain." Son expérience en France provoque chez elle de l'indignation : "Ma couleur de peau posait un problème bien plus ici qu'ailleurs. Chaque jour, je passais des castings, personne ne me retenait. Aujourd'hui encore, vous avez peu de mannequins noires dans vos magazines. Mais regardez la population de votre pays. Ça veut dire quoi être Français ? Il n'y aurait qu'un seul type de personnes ici ?"
C'est aux Etats-Unis qu'elle rencontre la gloire et pose pour Revlon ou encore Levi's. Cette vie dorée qui s'ouvre devant elle ne lui fait pas oublier son objectif : "Le jour où j'ai été mutilée, je me suis fait une promesse. Si je n'y reste pas, je me battrai toute ma vie pour que cette pratique disparaisse." Elle rappelle par ailleurs que l'excision n'est pas inscrite dans le Coran, "même si certains veulent en faire une obligation religieuse." Selon Libération, 6 000 fillettes sont excisées chaque jour dans le monde.
Ainsi, elle est faite ambassadrice de l'ONU contre l'excision par Kofi Annan en 1999 et en 2002, elle crée la Waris Dirie Foundation qui lutte contre cette pratique barbare. Elle rencontre même l'homme d'affaires François-Henri Pinault et sa femme Salma Hayek avec qui elle lutte. Cette nouvelle vie, la médiatisation n'ont pas altéré ce qu'elle a vécu durant sa jeunesse. Pour preuve, elle critique le film Fleur du désert qu'elle a co-produit : "Ce film est correct, mais ce n'est pas ma vie. Personne ne peut comprendre ce que j'ai vécu." Son projet désormais : retourner en Afrique pour fonder une ferme, un hôpital et une école où elle emploierait des femmes.
Sa vie privée n'est pas exempte de moments difficiles et, même si elle affirme vivre un conte de fées, tout est loin d'être rose : "Deux mariages blancs pour obtenir des papiers, un fils né à New York, un autre l'année dernière en Pologne. Elle subit une chirurgie réparatrice mais ne connaît pas le plaisir clitoridien." Quant à l'amour, elle cherche encore le prince charmant, "mais je sais qu'il existe quelque part", affirme-t-elle. Par ailleurs, elle a été au coeur d'une agression en Belgique en 2008, dont les circonstances restent peu claires...
Malgré tout, son combat contre l'excision reste admirable et prône la lutte pour l'honneur des femmes à travers le monde.
La vie de Waris Dirie force l'admiration. Petite fille de nomades somaliens, elle est excisée dès le plus jeune âge. L'une de ses soeurs se vide de son sang lorsqu'elle subit cette mutilation. Waris survit mais en reste à jamais traumatisée. Son père veut ensuite la marier avec un sexagénaire alors qu'elle a 13 ans. Elle fuit, va en Angleterre pour travailler auprès du mari de sa tante à l'ambassade de Londres mais devient esclave, sans salaire ni jour de congé. Quand sa famille rentre au pays, elle reste, sans papiers et vit dans la rue.
Tout bascule lorsqu'un photographe, Terence Donovan, la remarque alors qu'elle nettoie dans un Mac Do : "Premières photos, elle tourne rapidement dans un James Bond [Tuer n'est pas jouer], mais le soufflé retombe. Elle tente sa chance à Paris à la fin des années 80. En vain." Son expérience en France provoque chez elle de l'indignation : "Ma couleur de peau posait un problème bien plus ici qu'ailleurs. Chaque jour, je passais des castings, personne ne me retenait. Aujourd'hui encore, vous avez peu de mannequins noires dans vos magazines. Mais regardez la population de votre pays. Ça veut dire quoi être Français ? Il n'y aurait qu'un seul type de personnes ici ?"
C'est aux Etats-Unis qu'elle rencontre la gloire et pose pour Revlon ou encore Levi's. Cette vie dorée qui s'ouvre devant elle ne lui fait pas oublier son objectif : "Le jour où j'ai été mutilée, je me suis fait une promesse. Si je n'y reste pas, je me battrai toute ma vie pour que cette pratique disparaisse." Elle rappelle par ailleurs que l'excision n'est pas inscrite dans le Coran, "même si certains veulent en faire une obligation religieuse." Selon Libération, 6 000 fillettes sont excisées chaque jour dans le monde.
Ainsi, elle est faite ambassadrice de l'ONU contre l'excision par Kofi Annan en 1999 et en 2002, elle crée la Waris Dirie Foundation qui lutte contre cette pratique barbare. Elle rencontre même l'homme d'affaires François-Henri Pinault et sa femme Salma Hayek avec qui elle lutte. Cette nouvelle vie, la médiatisation n'ont pas altéré ce qu'elle a vécu durant sa jeunesse. Pour preuve, elle critique le film Fleur du désert qu'elle a co-produit : "Ce film est correct, mais ce n'est pas ma vie. Personne ne peut comprendre ce que j'ai vécu." Son projet désormais : retourner en Afrique pour fonder une ferme, un hôpital et une école où elle emploierait des femmes.
Sa vie privée n'est pas exempte de moments difficiles et, même si elle affirme vivre un conte de fées, tout est loin d'être rose : "Deux mariages blancs pour obtenir des papiers, un fils né à New York, un autre l'année dernière en Pologne. Elle subit une chirurgie réparatrice mais ne connaît pas le plaisir clitoridien." Quant à l'amour, elle cherche encore le prince charmant, "mais je sais qu'il existe quelque part", affirme-t-elle. Par ailleurs, elle a été au coeur d'une agression en Belgique en 2008, dont les circonstances restent peu claires...
Malgré tout, son combat contre l'excision reste admirable et prône la lutte pour l'honneur des femmes à travers le monde.