Depuis hier, dans toutes les salles françaises, vous pouvez découvrir Bliss, le premier film en tant que réalisatrice de la craquante Drew Barrymore, 34 ans, ex-enfant-star qui a commencé à l'âge de... 11 mois, et qui depuis n'a cessé de montrer sa bouille et d'étaler son talent chez les plus grands - Steven Spielberg (E.T.), Woody Allen (Tout le monde dit I love you), Wes Craven (Scream), Richard Kelly (Donnie Darko) et George Clooney (Confessions of a dangerous mind).
A l'occasion de la promotion de sa première oeuvre derrière la caméra, Drew Barrymore s'est confiée avec son ton bien à elle - à savoir sans langue de bois du tout ! - au magazine Paris Match, pour une interview succulente. Extraits.
Comment est né le projet ? "Je suis tombée amoureuse du livre de Shauna Cross dont est tiré "Bliss". C'est un peu mon histoire, une mère et une fille qui essaient de se comprendre... Le livre était plus léger, plus pop. J'ai souhaité rendre le propos plus mature, en y injectant des bribes de ma relation assez compliquée avec ma mère. Au début, Ellen Page (qui incarne Bliss, le personnage principal, ndlr), pour plaire à sa famille, doit participer à un concours de beauté débile. Elle arrive les cheveux teints en bleu et choque. C'est une métaphore parfaite d'Hollywood : vous devez vous comporter d'une certaine façon, respecter certains codes. Fuck ! Comme elle, je suis loin d'être la parfaite fille lisse."
Le déclic pour passer derrière la caméra ? "Je n'étais à l'origine que productrice. Mais les différents réalisateurs contactés pour ce projet partaient dans des directions qui ne me plaisaient pas. Un soir, j'ai eu une sorte de révélaton : ce serait moi le metteur en scène. Et je ne devais pas jouer non plus. Mais comme je réalisais, j'ai pensé qu'il serait préférable que je fasse partie d'une équipe de roller, afin de comprendre ce que les actrices vivaient et ne pas me transformer en dictateur. J'ai choisi en plus un rôle où je tombe tout le temps, où j'encaisse des coups en permanence. Si je pouvais me bagarrer, je le pouvais !"
Et ça rapporte de se prendre des coups ? "Oui, enfin pas tant que ça ! Je n'ai pas gagné d'argent avec ce film. Les gens ont apprécié "Bliss" aux Etats-Unis, mais le marketing a été très mal pensé. Ce film a été vendu comme un long-métrage sur le roller. Or ce n'est qu'un accessoire ! Il s'agit avant tout d'amitié, d'amour, de la difficulté de l'adolescence... C'est plus complexe. Et ils ont mis cet aspect de côté. J'ai été écoeurée. Mais le box-office ne signifie rien. Je me fiche de cette vieille rengaine hollywoodienne stupide : Combien d'entrées le premier week-end de sortie ?"
Est-elle heureuse de sa filmographie ? "Oui. Certains films ont cartonné, d'autres beaucoup moins. Je suis particulièrement heureuse d'avoir joué dans "Donnie Darko", qui a dû rapporté quelque chose comme 2 dollars."
Est-ce que son parrain - Steven Spielberg - l'a aidée pour cette première réalisation ? "Beaucoup. C'était cool de l'avoir à mes côtés. Il se comporte avec moi comme un père aimant. Et il se trouve que c'est le plus grand réalisateur du monde. Donc, évidemment, j'ai suivi ses conseils, notamment sur le montage. Il regardait les plans, m'écrivait des notes. Il a été mon cavalier lors de la première du film à Los Angeles, où il avait emmené ses deux filles. Il a toujours été là pour moi. Je le connais maintenant depuis trente ans."
Une vie et une carrière parsemées d'embûches ? "J'ai des couilles ! Quand j'ai peur d'une expérience nouvelle, je m'y confronte. Si vous n'avez plus peur, c'est que vous l'avez fait. J'essaie de me garder sur le qui-vive, effrayée."
Et l'avenir, ma belle demoiselle ? "Je suis sans cesse en train de lire des scénarios, d'écrire, de jouer dans des films, de produire. Là, je réfléchis à une série télévisée et à une campagne de publicité. Je travaille tout le temps. Et j'assiste à des concerts."
Pour découvrir cette interview en intégralité, rendez-vous dans les pages de Paris Match, et pour voir la bande-annonce de Bliss, c'est ci-dessus !
A.I.