Au début des années 90, plus personne n'est dupe : le mariage du Prince Charles et Lady Diana coule à pic. Le Prince de Galles renoue avec son premier amour Camilla Parker-Bowles, après une succession de liaisons adultérines, tandis que Lady Di, dévastée, confie le récit de son mariage chaotique au journaliste Andrew Morton. En 1992, il publie Diana: Her true story – In her own words, à condition que sa participation reste secrète.
Vingt-cinq ans après sa première publication, le journaliste et écrivain publie une nouvelle édition du livre qui contient les retranscriptions inédites des confidences de la regrettée princesse. Le site du Daily Mail a publié quelques extraits. La princesse de Galles, décédée à Paris dans un accident de voiture à seulement 36 ans, y raconte l'enfer qu'elle a vécu pendant les quinze années qu'aura duré leur union, au cours de laquelle elle a donné naissance à William (34 ans) et Harry (32 ans).
La veille du mariage, qui a eu lieu le 29 juillet 1981, Diana se dit "malade comme un chien". Lors de sa "dernière nuit de liberté avec sa soeur Jane", elle dort à peine et "avale tout ce qu'elle peut trouver". Le début d'une longue série de crises de boulimie. La future princesse est obsédée par Camilla, dont l'ombre a plané sur toutes leurs fiançailles. C'est d'ailleurs elle qu'elle ne cesse de chercher du regard quand elle remonté l'allée de la cathédrale St-Paul. Pourtant, l'ancienne assistante au jardin d'enfant Young England veut croire que "son mari qu'elle aime plus que tout prendrait soin d'elle".
Elle va rapidement déchanter. Après le mariage, le couple se rend à Broadland pour la première partie de son voyage de noces, le prince se fait livrer une caisse de livres de philosophie qu'il lira tout au long de leur séjour. Ça ne se passe pas mieux à bord du yacht royal, pour la seconde partie du voyage : "C'était affreux, absolument épouvantable. J'étais tout le temps malade : au moins quatre fois par jour. Tout ce que je pouvais trouver, je le gobais avant de le rendre deux minutes plus tard. J'étais épuisée, je me souviens d'avoir beaucoup pleuré. La nuit, je rêvais de Camilla tout le temps. J'étais de plus en plus mince et toujours plus malade", raconte-t-elle.
Le couple séjourne ensuite au château de Balmoral, où Diana souffre de toujours passer après les parents de Charles. "J'étais très déprimée. J'ai essayé de m'ouvrir les veines des poignets avec des lames de rasoir. Il ne faisait que pleuvoir, encore et toujours", avoue-t-elle. En conséquence de quoi, elle part à Londres pour se faire soigner, voir des médecins et des psychiatres qui la mettent sous antidépresseurs.
Paradoxalement, elle finit par tomber enceinte de son premier enfant. Passée la joie de l'annonce de la première grossesse, c'est rapidement l'enfer. "Je n'avais pas d'énergie parce que je me faisais vomir – beaucoup trop. Je ne dormais pas, je ne mangeais pas. C'est le monde entier qui s'effondrait autour de moi. C'était une grossesse, très, très difficile. J'étais tout le temps malade : à cause de la boulimie ou des nausées matinales", se souvient-elle.
Heureusement, la délivrance finit par arriver : la famille royale choisit une date pour la naissance du bébé, qui puisse concorder avec l'emploi du temps au polo de Charles... "Nous sommes allés à l'hôpital St Mary's très tôt. J'étais malade tout le long de l'accouchement. C'était très douloureux. Ils voulaient me faire une césarienne – ce dont on ne m'a informée qu'après", s'est-elle souvenue. De retour chez elle, elle fait une dépression postnatale, non pas à cause du bébé mais "simplement parce que la naissance [avait] fait ressortir tout ce qu'elle gardait en tête".
Finalement, la princesse adulée du monde entier finira par avoir le courage de quitter son mari, dont elle a divorcé en 1996, après la naissance de son deuxième enfant. Malheureusement, Diana Spencer n'aura guère le temps de savourer sa liberté retrouvée : elle meurt dans le fameux accident de voiture, qui a aussi coûté la vie de son amant Dodi Al-Fayed et de leur chauffeur Henri Paul.
Coline Chavaroche