Très fort : le prince Charles de Galles fait exploser ses dépenses officielles, mais c'est sa mère la reine Elizabeth II qui se serre la ceinture !
Les finances des familles royales, un sujet de plus en plus sensible à une ère où les régimes monarchiques ne font plus que de la résistance face à la poussée des systèmes démocratiques. Dans la plupart des Etats du Commonwealth, qui se réclament du leadership du monarque anglais, mais aussi dans des monarchies modernes telles qu'en Suède, le public cultive un véritable et profond attachement à ses têtes couronnées, à leur fonction de représentation, et à la tradition qu'ils incarnent, mais à la condition expresse que les royaux se comportent conformément à leur rang, qu'ils n'empiètent pas sur la vie politique, et qu'ils ne mènent pas grand train aux frais du contribuable. Le mariage de William et Kate, que les intéressés avaient pris soin de penser en fonction du contexte économique difficile, n'avait pas manqué de faire grincer des dents le contribuable, devant la note de la noce.
Bonnet d'âne pour le prince Charles : +18% de budget de fonctionnement sur les douze derniers mois (période clôturée à fin avril) alloué par le gouvernement, soit un total de 1,96 millions de livres (2,18 millions d'euros) contre 1,66 (1,85) sur le cycle précédent, et des règlements de taxe en hausse de 25% (4,4 millions de livres), le tout imputable en partie à ses nombreux déplacements officiels. Parallèlement, il a engrangé 18 millions de livres (20 millions d'euros) de revenus personnels émanant du duché de Cornouailles, ancestralement créé pour subvenir aux activités du prince de Galles et sa famille. Des sommes qui restent en travers de la gorge de Britanniques frappés par des conditions économiques difficiles, un déficit public qui crève le plafond (10% du PIB), un chômage élevé (près de 8%, soit 2,43 millions de personnes) et auxquels on impose des mesures d'austérité de plus en plus pénibles. Certes, le prince Charles s'acquitte d'un nombre colossals d'engagements chaque année - sur les douze derniers mois en questions, il est questions de 751 missions pour le prince et son épouse Camilla, de 9 200 hôtes reçus et de 34 000 miles voyagés - et mène infatigablement une vraie action environnementale, mais le décalage est dur à encaisser entre l'héritier de la reine et les sujets de Sa Majesté.
Une fois encore, c'est cette dernière qui tente de montrer l'exemple et de se faire solidaire en effectuant des coupes franches dans son budget. Le service de presse du Palais de Buckingham a fait savoir lundi que la partie des dépenses de la reine Elizabeth II d'Angleterre couvertes par les contribuables a été réduite de plus de 5% l'an dernier, "conformément" à l'austérité décrétée par le gouvernement. Soit un budget de 32,1 millions de livres (35,6 millions d'euros), en recul de 5,3% par rapport à la précédente année fiscale. Une manière saine d'amorcer la suite : le gouvernement vient de voter, parmi le train de mesures d'austérité, des coupes franches dans les fonds alloués à la famille royale - une diminution de 9% des fonds publics accordés d'ici à 2015. Le gouvernement vise donc 35 millions de livres (39 millions d'euros) en 2014-2015. A cette date, le duc d'Edimbourg, époux de la reine, aura vraisemblablement bien levé le pied... mais William et Catherine auront récupéré une partie de ses missions.