Depuis son interview vérité où face à la caméra d'Oprah Winfrey il a avoué s'être dopé, Lance Armstrong ne cesse de susciter les commentaires. Et dire qu'ils sont amicaux serait une belle farce.
Alors qu'il avait nié des années durant avoir jamais consommé le moindre produit dopant, le champion texan déchu de ses sept Tours de France a reconnu avoir fait en sorte de gagner la Grande Boucle en trichant. De quoi énerver Novak Djokovic, numéro un mondial actuellement du côté de Melbourne pour l'Open d'Australie. "C'est une honte pour le sport d'avoir un athlète comme lui. Il a trahi le sport. Il a trahi beaucoup de gens dans le monde entier avec sa carrière, son histoire", a ainsi confié le Serbe après son troisième tour expédié face à Radek Stepanek (6-4, 6-3, 7-5), avant d'ajouter : "On devrait lui enlever tous ses titres. Il a mérité de souffrir. Comme beaucoup de gens, j'ai perdu confiance dans le monde du cyclisme. Je suivais avant. Tous ces grands champions, Marco Pantani, maintenant Lance Armstrong... il y a eu tellement de scandales."
Les grands noms du cyclisme ont également réagi, à l'image d'un Eddy Merckx dévasté par les propos de l'Américain, dont il était pourtant l'un des seuls soutiens. "Il a avoué, c'est difficile à entendre, a expliqué le plus grand cycliste de l'histoire au quotidien belge Le Soir. J'étais assez proche de lui. Il m'a souvent regardé dans le blanc des yeux et quand on discutait de dopage, c'était évidemment un grand 'non'." Cinq fois vainqueur du Tour, le Belge était particulièrement remonté, Lance Armstrong ayant déclaré qu'il lui aurait été impossible de gagner sept maillots jaunes sans se doper : "C'est un scandale pour les autres coureurs, les autres vainqueurs que d'affirmer cela. C'est tellement facile et hypocrite."
Eddy Merckx était donc "très déçu" par les confessions de Lance Armstrong, lui qui "n'avai[t] rien vu venir". "Je ne sais pas comment il a pu en arriver là, mentir à tout le monde et tout le temps", a-t-il conclu, amer. Même son de cloche du côté de Laurent Jalabert, qui a regretté des aveux incomplets et voit une stratégie de communication dans la démarche de l'Américain : "Quant Armstrong fait quelque chose, c'est toujours très calculé. Je me demande si ces aveux ne sont pas une tactique. Il a peut-être encore des projets, il est peut-être contraint de passer à ces aveux, de reconnaître qu'il avait triché pour pouvoir rebondir ensuite sur autre chose qui lui tient à coeur." Et le Français d'avancer que l'affaire Armstrong n'est pas encore terminée, "qu'elle va de rebondissement en rebondissement", et qu'elle n'est probablement pas "la dernière étape".
Enfin, Christian Prudhomme, le boss du Tour de France, a jugé les aveux du Texan comme "un exercice de communication millimétré", tout en regrettant qu'il ne soit pas allé au bout de sa démarche : "On ne sait rien du système dénoncé par le rapport de l'agence américaine qui parlait d'un système accablant. Il faut qu'on en sache plus là-dessus, qu'on aille au bout des choses de telle manière que cela ne puisse plus se reproduire."
Avec ces aveux, Lance Armstrong n'a fait qu'ouvrir la boîte de Pandore...