Mardi 2 octobre, Laurent de Villiers subissait un nouveau revers judiciaire dans l'affaire qui l'oppose à son frère Guillaume, qu'il accuse de viols sur sa personne. Une décision que le plaignant s'est empressé de critiquer, dénonçant une "justice politique".
Le tribunal de Lyon a en effet débouté Laurent de Villiers en appel. "Quand je lis les arguments de la chambre de l'instruction de Lyon, j'ai le sentiment qu'ils ont peur d'aller jusqu'au bout", explique le cadet des fils de l'eurodéputé Philippe de Villiers, qui n'hésite pas à charger le tribunal : "Ils reconnaissent d'un côté les abus sexuels prescrits et ils ignorent les viols, prétextant qu'il n'y a pas suffisamment de charges." Il évoque ainsi au micro de la radio "plusieurs nouveaux témoignages (ayant) révélé récemment les travers pervers et les coutumes incestueuses de l'accusé" qui "semblent être ignorés".
Le jeune homme de 28 ans, qui vit aujourd'hui aux États-Unis, dénonce ainsi l'injustice dont il est victime, alors que la cour d'appel a décidé de ne pas renvoyer Guillaume de Villiers devant une cour d'assises. "Une déception, mais j'ai l'habitude des injustices", commente ainsi le jeune frère de l'accusé. Selon lui, la justice française ne "pourra jamais prétendre être forte tant qu'elle acquittera le banc des accusés politiques", prenant pour exemple la décision du tribunal de Lille de classer sans suite la procédure pour viol engagée contre Dominique Strauss-Kahn dans l'affaire du Carlton, semblant faire abstraction de la rétractation de la jeune femme quant à ses accusations de viols à l'encontre de l'ancien patron du FMI. "En 24 heures, on a un baron de la gauche et un vicomte de la droite épargnés par le zèle des juges de la République", a ainsi ironisé Laurent de Villiers, qui n'hésite pas à faire le rapprochement entre la décision de justice en sa défaveur et la sortie le lendemain d'un livre de son père Philippe chez Albin Michel, Le Roman de Charette, qui porte sur un authentique héros vendéen du XVIIIe siècle et marque "la reconversion littéraire de Philippe de Villiers".
"Je vais en cassation, sans espoir, je l'avoue, parce que j'ai perdu confiance dans cette justice qui m'apparaît très faible", ajoute le fils du leader du Mouvement pour la France (MPF), qui se garde le droit de faire appelle à la Cour Européenne des droits de l'Homme "comme une dernière possibilité". Une fois de plus, il évoque "plusieurs lettres" d' "anciens camarades d'école de l'accusé" qui "semblent rapporter certaines coutumes" de "l'ordre d'abus sexuels" sur une "autre victime" mineure. "Je ne veux pas en dire plus, j'invite les journalistes à enquêter, il y a des pièces de dossier facilement trouvables, qui permettront de vérifier que ce que je dis est vrai", conclut-il, "sûr que la vérité sortira un jour".
Mais du côté de la défense, on considère que les "graves accusations" de Laurent de Villiers "salissent la justice" et "causent un tort considérable à son frère Guillaume". L'avocat de ce dernier va donc demander en son nom au garde des Sceaux de "réparer l'outrage ainsi fait aux juges, à la justice et à cette décision, en engageant contre Laurent de Villiers les poursuites nécessaires". Me Varaut, l'avocat de la défense, a ainsi déclaré devant les journalistes qu'il était temps d'arrêter cette longue bataille judiciaire qui dure depuis 2006 : "Voilà deux fois que la justice lui donne clairement tort, il faut qu'il arrête maintenant."
En 2006, Laurent de Villiers déposait plainte pour viol à l'encontre de son frère Guillaume, avant de se rétracter en juin 2007 et de déposer à nouveau plainte en 2008. En mai 2010, un juge d'instruction de Versailles avait renvoyé Guillaume de Villiers devant les assises pour répondre de ces "viols aggravés", puisque commis sur un mineur de moins de quinze ans, Laurent étant âgé de 10 à 13 ans lorsque les faits présumés se seraient déroulés.
Cependant, le parquet de Versailles et l'aîné des de Villers avaient fait appel, et en décembre 2010 la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Versailles avait prononcé un non-lieu faute de "charges suffisantes". Enfin, dernier rebondissement en date, le 7 décembre 2011, la Cour de cassation avait annulé le non-lieu, renvoyant l'affaire devant la cour d'appel de Lyon.
L'affaire n'est donc toujours pas terminée...