Réactualisation du 15 octobre 20h35 : Laurent de Villiers sera fixé le 17 décembre par une décision de la chambre de l'instruction de Versailles. Il saura alors, si son frère Guillaume de Villiers sera ou non, renvoyé devant la cour d'assises des mineurs pour "viols" et si "les expertises de crédibilité réalisées par deux experts concluant au caractère authenthique de sa parole seront retenues". Alors que le juge d'instruction avait rendu son ordonnance en mai et renvoyait Guillaume de Villiers devant la cour d'assises pour "viols", le jeune homme de 31 ans avait immédiatement interjeté appel, ainsi que le parquet de Versailles (qui avait précedemment requis un non lieu dans cette affaire).
13 Octobre : Laurent de Villiers, 26 ans et négociant en vin aux États-Unis (où il vit avec sa femme et leur fillette de 2 ans), détenait un terrible secret et n'a pas pu garder le silence.
C'est en 2006 que le plus jeune fils de l'homme politique Philippe de Villiers, a porté plainte une première fois contre son frère Guillaume, de six ans son aîné, pour des viols répétés survenus entre janvier 1995 et décembre 1996 dans la résidence familiale en Vendée.
Alors que son agresseur est passible des assises, Laurent - qui s'était pour un temps désisté de sa constitution de partie civile, en mai 2007 suite à des excuses familiales qu'il croyait sincères - revient sur cette scabreuse affaire (que nous vous avions détaillée ici) dans les colonnes de VSD, en kiosques jeudi 14 octobre. Il attend la décision de la cour d'appel pour savoir si son frère sera bien renvoyé devant les assises pour viol, comme demandé par le juge d'instruction.
Y'a-t-il une relation de cause à effet avec la décision de Philippe de Villiers de démissionner du conseil général de Vendée qu'il préside depuis 22 ans ? "A la suite d'une décision mûrement réfléchie, je m'en vais. A la date du 31 octobre, je quitte la présidence du conseil général et le conseil général", avait-il écrit à la fin du mois de septembre sans autre commentaire.
C'est avec courage et sincérité que Laurent de Villiers. s'est exprimé, notamment sur le contexte dans lequel il a grandi. "Dans une fratrie de sept enfants élevés dans un mileu catholique traditionnel imprégné de culture royaliste", avec "un père incapable de faire la loi à la maison. C'est ma mère qui faisait régner l'ordre, voire la terreur", a-t-il confié.
A propos du rapport à la sexualité chez les Villiers, il a expliqué : "C'est sale et péché. Un jour ma mère a découvert un petit mot sur lequel j'avais écrit : 'Géraldine, tu es belle, je t'aime.' Elle m'a alors cité les propos de saint Thomas : 'La femme est le premier instrument du diable.' Et mon père m'a convoqué pour me dire que j'étais un 'hooligan'. J'avais 12 ans."
Celui qui se décrit comme ayant été un enfant "gai", "clown", et considéré comme le "chouchou", a raconté avec clarté comment Guillaume en était venu à commettre l'impensable. C'est à la suite du visionnage d'un film pornographique qu'il l'aurait "entraîné de force dans des jeux érotiques, incestueux".
Après avoir subi des attouchements qu'il n'osait pas refuser par peur de se faire violenter, Laurent a dévoilé que Guillaume lui avait demandé d'aller plus loin au bout d'une année : "J'étais devenu sa poupée. Après chaque viol, j'allais vomir. Ça a duré jusqu'au début 1997."
Alors qu'il a parlé pour la première fois de ces sévices à l'âge de 16 ans (à sa mère, qui était déjà au courant par Guillaume), Philippe de Villiers a quant à lui refusé de dialoguer lorsqu'il a évoqué l'affaire en 2006. "En fait, pour mes parents, c'était : 'Tais-toi et pardonne à ton frère. Il ne faut pas que cette histoire sorte de la famille.'"
Alors qu'il s'est rendu compte il y a trois ans qu'il avait été "trahi et manipulé", il pointe du doigt son père, leader du MPF (Mouvement pour la France). "Il voulait que je dise au juge que je n'étais qu'un menteur, que cette histoire de viol ne s'était jamais produite et que j'avais tout inventé uniquement dans le but de nuire à sa carrière ! J'ai alors compris que Philippe de Villiers n'était pas un vrai papa."
Des déclarations poignantes.
Retrouvez l'intégralité de l'interview de Laurent de Villiers dans le magazine VSD en kiosques demain.