Cela fait des années qu'il attend que la justice le reconnaisse victime. Laurent de Villiers, fils de Philippe de Villiers, sera fixé demain, 17 décembre, par une décision de la chambre de l'instruction de Versailles, sur le sort (et sur le sien en tant que victime) de son frère Guillaume de Villiers, qu'il accuse de viols.
Souvenez-vous, en 2006, le plus jeune fils de l'homme politique avait porté plainte une première fois contre son frère, de six ans son aîné, pour des viols répétés survenus entre janvier 1995 et décembre 1996 dans la résidence familiale en Vendée. Alors qu'il s'était, pour un temps, désisté de sa constitution de partie civile (en mai 2007 suite à des excuses familiales qu'il croyait sincères), il attend à présent la décision de la cour d'appel pour savoir si son frère sera bien renvoyé devant les assises pour viol, comme demandé par le juge d'instruction.
A la veille du verdict, celui qui s'était exprimé avec émotion dans les colonnes de VSD en octobre dernier a accordé une interview au Nouvel Observateur, dans laquelle il a révélé être angoissé. "Je suis nerveux, anxieux, mais aussi serein. Mon dossier est bon, j'ai apporté des preuves. Pourtant le procureur a requis un non-lieu à l'encontre de Guillaume de Villiers. J'ai très peur de la justice", a-t-il confié.
Si un non-lieu était justement prononcé, il a dévoilé que cela ne changerait pas son quotidien (il vit aux États-Unis avec son épouse et leur fillette), mais a ajouté : "Comme je l'ai déjà dit, je ne voudrai plus m'appeler "Villiers". Je ne souhaiterai plus être associé à ce nom." Laurent a ajouté n'avoir pas eu de nouvelles de sa famille depuis deux ans, date à laquelle son autre frère Nicolas était venu lui rendre visite dans le Nebraska.
A propos de sa relation avec ses parents, il a révélé avec force : "Je n'aime pas le mot "pardon", car il est empreint de religion. Si mon père admet qu'il s'est trompé, et s'il vient vers moi avec la vérité, j'accepterai de lui parler. Cela n'a jamais été un combat de haine. Je ne veux pas lutter avec ma famille toute ma vie. Je n'ai pas réussi à guérir de cette blessure tout seul. Ce que je n'ai pas réussi à obtenir de ma famille, je veux l'obtenir de la justice. Je suis orphelin aujourd'hui."
Pour conclure, il a confié à quel point son père - qui a démissionné très récemment de ses mandats politiques - avait été dur dans cette affaire, allant jusqu'à faire une déposition dans laquelle il disait que Laurent mentait. "J'ai subi une double trahison. J'ai été victime de viol, mais aussi d'abandon. J'ai été traîné dans la boue. Toute la famille m'a reproché de laver mon linge sale en public."
Affaire à suivre dès demain.