Jugé pour "usurpations d'identité", "dénonciation calomnieuse" ainsi que "faux et usage de faux" par le tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand, le prince Charles-Philippe d'Orléans a été condamné mercredi, sur ce dernier chef d'accusation, à une peine de deux mois de prison avec sursis, en raison de son rôle dans une opération de dénigrement du laboratoire pharmaceutique clermontois Théa.
En 2005, la fiabilité d'un collyre fabriqué par le laboratoire Théa avait été mise en cause via des mails et un rapport falsifié adressés à différentes autorités ainsi qu'à des établissements hospitaliers. En identifiant les adresses IP de ces envois, les enquêteurs ont pu remonter notamment jusqu'au prince, fils de Michel d'Orléans, comte d'Evreux, et descendant du dernier roi de France, ce qui les a conduits à suspecter une campagne de déstabilisation menée par Institutions et Entreprises, société d'intelligence économique dirigée par le prince, et Europhta, un laboratoire monégasque concurrent de Théa.
Interpellé et placé en garde à vue en novembre 2006 puis transféré au SRJP de Clermont-Ferrand et mis en examen, le prince avait été renvoyé devant le tribunal correctionnel en avril 2008 - deux mois avant son mariage avec Diana, duchesse de Cadaval.
La collusion a bien été reconnue par le tribunal correctionnel, puisque deux responsables du la firme monégasque ont été condamnés à quatre et un mois de prison avec sursis, assortis respectivement d'amendes de 10 000 et 1 000 euros.
Le prince orléaniste, connu du grand public pour sa participation (au profit des actions de l'ordre de Saint-Lazare dont il est grand-maître) au jeu de télé réalité de TF1 Je suis une célébrité, sortez-moi de là !, a été reconnu coupable de "faux et usage de faux", mais relaxé des accusations de "dénonciation calomnieuse" et "usurpation d'identité", apprend-on de l'AFP. Idem concernant un de ses collaborateurs également incriminé. Charles-Philippe d'Orléans se voit infliger une peine de deux mois de prison avec sursis et 1 000 euros d'amende, et son collaborateur quatre mois de prison avec sursis et 5 000 euros d'amende. Ils devront par ailleurs verser solidairement 10 000 euros au laboratoire Théa ainsi qu'un euro symbolique au Centre national d'ophtalmologie des Quinze-Vingts de Paris.