
Depuis l’annonce de son cancer, dont la nature exacte demeure confidentielle, le roi Charles III traverse une période de fragilité physique et politique sans précédent. Officiellement, Buckingham affiche une unité sans faille entre le monarque et son héritier, le prince William. Mais derrière la façade, les tensions grandissent… Et pour cause, le prince William, respecté et populaire, semble plus que jamais en position de force. Certains observateurs s’interrogent désormais ouvertement sur le fait que la succession au trône britannique pourrait se produire plus tôt. C'est le cas notamment de nos confrères du Point qui sont allés jusqu'à comparer ce cas de figure avec un drame de l'Antiquité. "Sans verser dans les facilités du rappel historique, on peut aisément imaginer le souverain de 76 ans murmurant pour lui-même un 'Tu quoque mi fili' ('Toi aussi, mon fils') bien contemporain. À l'instar de l'empereur romain d'hier, le César d'outre-Manche, affaibli par un cancer dont on ne connaît ni la nature ni la gravité, est plus que jamais confronté aux ambitions de son fils aîné", a-t-on pu lire.
Et d'ajouter : "Certes, Londres n'est pas Rome. Il n'est pas question pour le prince William d'accomplir un crime sanglant contre son père en endossant le rôle du traître. Reste que, dans la salle du trône, peut surgir à tout moment le fantôme de Brutus, entre deux lourdes tentures rouges, pour donner les vingt-trois coups de poignard fatals à l'occupant des lieux". À 76 ans, le roi Charles III, monté sur le trône en 2022 après sept décennies d’attente, se retrouve confronté à une réalité brutale, l’affaiblissement de sa santé qui met à mal ses engagements royaux. Le 28 mars dernier, plusieurs apparitions officielles ont d’ailleurs dû être annulées, officiellement à cause des effets secondaires de la chimiothérapie. Mais cette mise en retrait alimente les spéculations sur sa capacité à continuer d'assumer pleinement ses fonctions. Dans l’ombre, son fils aîné, le prince William, quadragénaire affûté et bien entouré, ne cache plus son ambition. Officiellement loyal, il multiplie néanmoins les signaux qui traduisent une volonté de rupture avec la monarchie de son père.

En façade, l’entente entre le prince William et le roi Charles III, qui compte régner "aussi longtemps que la santé le lui permet", semble cordiale. Mais dans les faits, les frictions sont nombreuses. Le prince de Galles ne cache pas que son engagement pour les sans-abri, la santé mentale ou l’écologie s’inscrit dans la lignée de sa mère, Lady Diana. Des gestes peut-être anecdotiques pour certains mais qui trahissent, selon Le Point, un bras de fer discret. Par exemple ? Le refus de William de renouveler le contrat de la sœur de la reine Camilla comme décoratrice du duché de Cornouailles, ou encore sa rencontre très médiatisée avec Donald Trump fin 2024, qui a éclipsé les efforts diplomatiques du roi en personne.
Quant au prince Harry, pas de menace à l'horizon, ni pour le roi Charles III et encore moins pour le prince William, héritier au trône. En cinquième position dans l’ordre de succession, son rôle institutionnel est devenu quasiment symbolique depuis son départ retentissant de la famille royale en 2020. Exilé en Californie avec Meghan Markle, Harry a renoncé à ses fonctions royales et multiplié les prises de parole critiques : interviews, série documentaire Netflix, "Spare", son autobiographie. S’il reste techniquement dans la ligne de succession, il n'a donc aucun rôle actif à la cour.