Les Petits Chanteurs à la Croix de Bois ont de nouveau du souci avec le Code du travail... La célèbre chorale vient encore de se voir imposer deux jours de repos hebdomadaire au lieu d'un seul lors de ses tournées. Problème, ce repos forcé menacerait l'existence même de l'association, selon son délégué général. "Sans retour à un certain bon sens, la France pourrait perdre dès la fin de cette année scolaire 2012-2013 une oeuvre plus que centenaire d'éducation populaire de renommée mondiale", déplore-t-il dans un communiqué cité par l'AFP.
Autorisés "depuis plus de dix ans" à faire des tournées au rythme de cinq jours de concert et un jour de repos, Les Petits Chanteurs à la Croix de Bois sont désormais dans une situation non conforme au Code du travail prévoyant deux jours de repos consécutifs par semaine pour les mineurs, comme cela leur a été communiqué par l'administration du travail. Prise en octobre 2012 par l'inspection du travail de l'Oise, la décision a été confirmée par celle de l'Yonne, où se situe désormais le siège des PCCB, le 16 avril dernier.
Une décision qui a provoqué l'indignation chez les PCCB, qui estiment par la voix de leur délégué général que ce "revirement de doctrine" va bouleverser le projet pédagogique et l'équilibre pédagogique de la manécanterie, l'école des enfants choristes. En attendant un rendez-vous avec un conseiller technique du ministère du Travail, contacté par les PCCB, le 24 mai prochain, la règle s'applique déjà. Pour le moment, la chorale a trouvé la parade, en programmant un concert gratuit (seuls les payants comptent) le lendemain du mardi 7 mai (repos) pour garder le rythme initial. Cette solution est cependant considérée comme "très temporaire" par les PCCB, qui comptent désormais 78 enfants de 8 à 15 ans.
En 2009, le préfet de l'Oise avait déjà interdit aux PCCB d'exercer pour cause de non-respect du Code du travail. Il avait alors fallu l'intervention de Brice Hortefeux, alors ministre du Travail, pour régler le litige et permettre à la chorale de continuer de chanter. A l'époque, un conflit sur la rémunération des choristes avait également été réglé, pour que les petits chanteurs perçoivent "une rémunération à hauteur de 80% du smic brut dont une partie sera consignée à la Caisse des dépôts et leur sera versée à leur majorité".