Comme prévu, le roi Felipe VI et la reine Letizia d'Espagne ont, après une pause pascale bienvenue avec leurs filles à Palma de Majorque, repris mardi 23 avril 2019 le cours de leurs activités officielles. Rentré des Baléares sans scandale dans ses valises, un an après l'incident diplomatique qui avait gâché les fêtes de Pâques 2018, lorsque la reine Sofia et sa bru s'étaient disputé les faveurs de la princesse Leonor, le couple royal est réapparu à l'auditorium de l'Université Alcala de Henares, dans le nord de Madrid, pour remettre le prix Miguel de Cervantes à la poétesse uruguayenne Ida Vitale.
Bon pied bon oeil du haut de ses 95 ans et accompagnée par sa fille et deux de ses petites-filles, la native de Montevideo a reçu avec un plaisir non dissimulé le fameux prix littéraire récompensant un auteur en langue espagnole dont l'oeuvre a significativement enrichi le patrimoine littéraire hispanophone. Il ne manquait à son bonheur, comme elle l'a évoqué, que son époux Enrique Fierro, décédé en 2016. "Il m'a aidée, sans lui il y a bien des choses que je n'aurais pas faites, c'est lui qui m'a poussée et encouragée à les faire", a-t-elle ainsi déclaré au cours de la cérémonie.
Déjà auréolée en Espagne du Prix Reina Sofía de poésie ibéro-américaine, Ida Vitale s'est vu remettre solennellement la médaille de Cervantes, oeuvre du sculpteur Julio López, par le roi Felipe VI d'Espagne, qui, sous les yeux de son épouse la reine Letizia dans un ensemble Carolina Herrera, a assorti ce geste de louanges inspirées par sa passion pour l'oeuvre du créateur de Don Quichotte. À l'issue de la cérémonie, le couple royal s'est plaisamment entretenu avec la très souriante nonagénaire, dont Felipe a galamment porté la canne.
Figure de la Génération de 45, période dorée de la littérature uruguayenne, Ida Vitale est la cinquième femme à se voir décerner le prix Cervantes – et ses 125 000 euros de dotation – après la Mexicaine Elena Ponatiowska (2013), l'Espagnole Ana Maria Matute (2010), la Cubaine Dulce Maria Loynaz (1992) et l'Espagnole Maria Zambrano (1988).
Le roi Felipe et la reine Letizia doivent convier mercredi, comme le veut la tradition, la lauréate ainsi qu'un collège de personnalités des belles lettres à un banquet à l'occasion du prix Cervantes. Jeudi, la reine poursuivra dans la même veine, tandis que le souverain sera en déplacement sur une base militaire, en présidant à la remise des prix de littérature jeunesse El Barco de Vapor et Gran Angular. Elle préparera ensuite son voyage de coopération au Mozambique, du 28 au 30 avril.