Pour la cinquième fois depuis sa création en 1976, c'est à un écrivain mexicain qu'a été décerné le prestigieux Prix Cervantes, graal de la littérature en langue espagnole. Et pour la première fois, à une femme mexicaine. Un événement que la famille royale d'Espagne a salué avec beaucoup d'enthousiasme les 22 et 23 avril 2014.
Après la réunion de famille pascale, le prince Felipe et la princesse Letizia se joignaient mardi au roi Juan Carlos Ier et à la reine Sofia, au palais royal à Madrid, pour un déjeuner en l'honneur de l'auteure Elena Poniatowska, qui, comme son nom ne l'indique pas, est mexicaine et s'est vu attribuer le prix de littérature Miguel de Cervantes 2013, décidé par l'association des académies de langue espagnole et décerné par le ministère de la Culture.
À moins d'un mois de son 82e anniversaire (le 19 mai 2014), la journaliste, essayiste et romancière mexicaine née à Paris en 1932, personnalité proéminente du monde des lettres dans son pays, a reçu un beau cadeau en devenant la cinquième femme à recevoir ce prix qui consacre l'ensemble d'une carrière. Une récompense d'autant plus significative pour Elena Poniatowska que celle-ci est notamment réputée pour le contenu social et la place de la femme dans ses ouvrages, pétris d'histoire nationale, de descriptions vivantes du Mexique et d'observations sur les rouages politiques, entre autres. Le comité qui a choisi de lui octroyer le prix Cervantes, celui de toute une vie, a justement voulu mettre en exergue son "brillant parcours littéraire dans divers genres, son traitement particulier de la narration et son dévouement exemplaire au journalisme, son travail exceptionnel et son attachement solide à l'histoire contemporaine".
Veuve de l'astrophysicien Guillermo Haro, qu'elle avait rencontré en 1959 à l'occasion d'une interview, avait épousé en 1968 et qui est décédé en 1984 après avoir eu trois enfants avec lui, Elena Poniatowska, venue en famille au palais royal, a savouré les compliments du couple royal et du couple princier.
Le lendemain, mercredi 23 avril, le deuxième volet rituel du prix Cervantes se déroulait à l'Université de Alcala de Henares, où le roi Juan Carlos Ier et la reine Sofia se sont déplacés pour la remise du prix à proprement parler, symbolisé par une médaille en or et assorti d'une dotation de 125 000 euros. Cette fois, Felipe et Letizia n'étaient pas de la partie... Leur sortie au stade la veille au soir s'était-elle prolongée tard ?
Le prince et la princesse des Asturies étaient en effet mardi soir dans les gradins de Vicente Calderon, antre de l'équipe de l'Atletico Madrid, pour voir "Los Colchoneros" disputer leur demi-finale aller de Ligue des Champions contre le club de Chelsea. Un match verrouillé par les Blues entraînés par José Mourinho, qui s'est d'ailleurs soldé sur un score nul et vierge (0-0). Ce qui n'a pas empêché le couple princier de vibrer avec le peuple rojiblanco !