"Louis XVI, bien loin des infidélités de notre monarque actuel...", persiflait le 22 janvier 2014, au lendemain du 221e anniversaire de l'exécution du roi, le site de l'Institut Duc d'Anjou, dans un billet réfléchissant sur la légitimité du devoir de mémoire attaché à ce drame historique qui "marque notre inconscient collectif". Trois jours plus tard, le prince Louis de Bourbon était à Paris samedi 25 janvier pour la journée du souvenir qu'il organisait en la Chapelle Expiatoire, rue Pasquier (8e arrondissement).
C'est là que le prétendant légitimiste au trône de France et certains de ses partisans, un an après s'être rassemblés à Versailles, se sont réunis dans la matinée pour une messe, avant d'aller déjeuner au restaurant voisin La Pépinière, place Saint-Augustin. Le charismatique prince franco-espagnol de 39 ans, chef de la Maison de Bourbon, y a pris la parole pour réaffirmer dans une allocution vibrante (disponible en intégralité sur son site officiel) la vitalité de leur cause commune, sous son égide : "Depuis des années, dans mes interventions publiques, j'ai rappelé qu'il ne s'agit pas pour nous d'être des nostalgiques, mais d'être des artisans de l'avenir, a d'emblée souligné, après avoir présenté ses voeux à ses amis et aux Français "parfois désenchantés", le descendant de Henri IV et de Louis XIV. Les exemples des grandes figures de la royauté vont dans ce sens. C'est à cela que sert la mémoire. Louis XVI que nous venons d'honorer à travers cette belle cérémonie nous y convie. Mais, en 2014, un autre roi nous y aidera aussi : Louis IX, saint Louis, dont nous commémorons le 800e anniversaire de la naissance, survenue en 1214, la même année que la bataille de Bouvines. Saint Louis, par l'exemple de son oeuvre et de sa vie, laisse une fondation solide sur laquelle il est toujours possible de construire (...) Il a montré que l'éthique était au coeur de l'action publique. Voilà des principes encore bien actuels. Si actuels que, s'ils ne sont pas rappelés d'abord, puis remis au centre de l'action, notre société continuera à être instable et fragile."
S'inspirant du "miracle capétien" à l'oeuvre dans la formation du royaume de France, le duc d'Anjou, époux de la princesse Maria Margarita et père avec elle de trois enfants (Eugénie, 6 ans, et les jumeaux Louis et Alphonse, 3 ans), a souhaité mettre à nouveau son existence et son action en perspective : "Aujourd'hui, que représentons-nous ? Que souhaitons-nous ? À quoi sert de s'inscrire dans une tradition millénaire ? Cela n'a vraiment de sens que si nous voulons apporter quelque chose à la société. Or, la société contemporaine est en pleine mutation. Je pense qu'elle a besoin de ce que la tradition représente et peut encore lui apporter. Souvent, on me demande si je suis prêt à reprendre la place que la tradition donne à l'aîné des Bourbons. Je réponds toujours à cela, comme mon père l'a fait avant moi, que notre position est d'une nature différente. Nos droits sont incontestables et viennent du fond des âges et ils reposent sur cette union entre une dynastie et un peuple. Nous assumons ces droits, étant disponibles. Le successeur légitime des rois de France doit conserver intact cet héritage, précieux trésor pour l'avenir. Ces valeurs ont fait leur preuve puisqu'elles ont permis à notre pays d'être gouverné et de progresser pendant huit siècles."
"Ce message est celui du présent et de l'avenir. Fidèle à la tradition royale française, je le porte, me sachant soutenu par l'exemple de mes ancêtres et par l'espoir qui vous anime", a conclu le prince Louis de Bourbon, qui conviait dans l'après-midi ses soutiens à une représentation de la pièce Le Testament, en l'église de la Sainte-Trinité (9e arrondissement).