Judith Rashleigh aurait pu continuer encore longtemps au rythme de son quotidien estampillé Mayfair : arpenter le tout-Londres au gré des desiderata de ses supérieurs, expertiser un tableau à St John's Wood face aux mythiques studios Abbey Road, pester en attendant le métro de la ligne Piccadilly à Green Park Station... À quoi cela tient-il qu'un quotidien étriqué se transforme en thriller électrisant à travers l'Europe de la jet-set ? Une supercherie débusquée, une vieille connaissance qui refait surface, une opportunité en or...
Lorsque l'héroïne de Maestra, thriller mené tambour battant par l'auteure anglaise L.S. Hilton, quitte sur un coup de tête Londres pour la french riviera, le changement d'ambiance est total : "C'était peut-être la nonchalance de la Côte d'Azur, mais je me sentais de bien meilleure humeur qu'à Londres", constate d'ailleurs Judith, d'emblée consolée d'avoir perdu son job d'assistante dans une maison de vente de tableaux. Oubliés, les beaux quartiers londoniens, les boutiques de Burlington Arcade et le club Annabel's. À l'instant même où elle contemple le hall carrelé de marbre de l'Hôtel du Cap-Eden-Roc à Antibes, the place to be pour les rich and famous, elle sait qu'elle ne fera pas machine arrière... Puis, du balcon de sa suite, la "fameuse piscine qu'elle a vue dans des tas de magazines" s'offre à son regard.
Le temps d'un week-end aux frais de la princesse, Judith profite pleinement de ces lieux qu'elle ne connaissait que par les magazines people : Cannes, sa Croisette, la plage du Carlton... Après un dîner à Golfe Juan chez Tétou, haut lieu de la bouillabaisse, place à la nightlife, qui se prolongera à bord d'un de ces incroyables yachts face au Quai des milliardaires.
La dolce vita de l'héroïne de Maestra se poursuit en Italie. Ralliant le golfe de Gênes via Vintimille, notre experte en art éprise de beauté s'attarde à Santa Margherita – "un endroit idyllique, le genre de ville où on pourrait imaginer Audrey Hepburn en vacances", pense-t-elle. Là, d'autres yachts colossaux côtoient des barques de pêcheurs en bois, sous les façades au charme désuet. Le marché, la vieille église baroque, la ville tout entière invite à la flânerie.
Enfin, au prix d'un embouteillage de Porsche et de BMW, Judith atteint Portofino, ce Saint-Tropez italien prisé de stars telles que Beyoncé ou Leonardo DiCaprio, où on sert les meilleurs Bellini au monde.
Le périple italien de notre héroïne, qui a découvert une gigantesque escroquerie à la fausse toile de maître, est une succession d'escales somptueuses à bord du yacht d'un golden boy : Paraggi, puis Porto Venere et Marina di Massa en longeant la côte... Et en face, au large, l'île de Ponza, "cour de récré des Romains", repaire des plus fortunés. Un passage obligé par le Billionaire, club phare de la jet-set.
Une fois son indépendance reprise, Judith Rashleigh s'installe provisoirement à Rome : si elle s'est choisi un hôtel discret dans le Trastevere, fait les boutiques Via Veneto, dîne face au Castel Sant'Angelo, fixe un rendez-vous au Hassler, qui domine la ville et accueille les personnalités du show-biz de passage.
Après une pause à Bellagio sur les bords du lac de Côme, son plan machiavélique l'entraîne également en Suisse, à Genève, où elle fréquente notamment un autre palace, l'Hôtel des Bergues.
Paris sera le théâtre du prochain acte. "J'avais cette ville dans la peau", reconnaît-elle pour expliquer son choix de s'y installer. Et, de fait, elle la connaît comme sa poche. Le matin, footing dans le Jardin du Luxembourg, à quelques foulées de son appartement. Le soir, elle a ses entrées dans les endroits les plus en vue : le Baron, la Maison Blanche, Chez Castel. Sans oublier La Lumière, un fameux club libertin de la rue Thérèse (1er arrondissement) dont le nom a à peine été modifié par l'auteure...
D'autres villes emblématiques verront encore passer la fatale Judith Rashleigh, promesse de nouveaux rebondissements dans la suite de la trilogie. Et d'images non moins spectaculaires pour son adaptation au cinéma, en cours sous la houlette de la productrice de Millénium et de la scénariste de La Fille du train.
MAESTRA de LS HILTON, Editions Pocket, paru le 18 mai 2017