Après avoir consacré un numéro entier aux femmes en plein scandale Harvey Weinstein, l'émission culturelle Stupéfiant ! récidive dans un nouveau numéro où, Maïwenn, pour la première fois, réagit à l'affaire mais aussi – et surtout – à la tribune publiée dans Le Monde revendiquant "une liberté d'importuner, indispensable à la liberté sexuelle".
Dans un extrait partagé avant la diffusion ce lundi 22 janvier à 23h30, on apprend que l'ex de Luc Besson a beaucoup hésité avant de briser le silence. "Vous m'avez dit non, puis vous m'avez dit : 'laissez-moi réfléchir', puis vous avez réfléchi, puis vous m'avez dit 'non' et puis vous m'avez appelée ce matin en me disant : 'en fait, j'ai un texte à lire'", rappelle Léa Salamé en guise de contexte.
Je réclame le droit d'être draguée avec maladresse, insistance et d'appeler cela 'importuner' si je le veux
"Ecrire un film, écrire une lettre, écrire un SMS, employer des mots et des phrases qui ne veulent pas dire la même chose pour vous que pour moi. Je réclame le droit de panser mes plaies comme je le veux. (...) Je réclame le droit d'être draguée avec maladresse, insistance et d'appeler cela 'importuner' si je le veux", lâche-t-elle, passant de la référence à la fameuse tribune des 100 femmes dont Catherine Deneuve, à la polémique qui avait opposé en septembre Christine Angot à Sandrine Rousseau sur le plateau de l'émission On n'est pas couché sur France 2.
"Je réclame qu'on ne juge pas une femme si elle a eu besoin d'écrire un livre sur son histoire de harcèlement sexuel. Je réclame le droit qu'on ne juge pas une femme qui pense qu'on doit se débrouiller seule après un viol. Nous ne sommes pas tous égaux dans la douleur et dans la résilience et nous n'avons pas la même capacité mentale ou physique de nous remettre de nos traumatismes", a estimé la réalisatrice qui réclame que l'on ne s'en prenne pas à "des femmes intellectuelles qui prennent la parole et bousculent nos moeurs". "Par pitié, arrêtons de nous juger les unes les autres", a-t-elle poursuivi, avant un long silence et des larmes. Après une courte pause, elle conclut : "Quelque chose d'historique est en train de se jouer, en ce moment, alors soyons unies. Chacun doit pouvoir souffrir de ce qu'il veut, comme il veut et quand il veut. On va y arriver".
Outre cette rencontre avec Maïwenn, Léa Salamé interrogera également Marlène Schiappa, la secrétaire d'Etat chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, mais aussi Fabrice Eboué.