Il y a un an, le coronavirus envahissait largement la France, faisant ses premières victimes et contraignant le président Emmanuel Macron a décrété un premier confinement. Parmi les personnes emportées par le terrible virus, Manu Dibango, décédé le 24 mars 2020. La disparition du grand artiste camerounais à l'âge de 86 ans avait provoqué un vif émoi.
Une année s'est donc écoulée et Le Parisien rapporte aujourd'hui que la questions de l'héritage de Manu Dibango n'est toujours pas réglée. Le quotidien s'est entretenu avec l'avocat de la fille aînée du saxophoniste et chanteur, Georgia. Me Jim Michel-Gabriel fait savoir qu'"aucune autorisation en concertation avec les héritiers n'a été donnée pour toutes exploitations depuis un an et pour toutes commémorations en 2020 et futures" et ce dernier menace "d'intenter toute action en justice afin de faire respecter le droit moral et les droits patrimoniaux de son défunt père".
Il faut que ce désordre cesse
Pourquoi de telles tensions ? Tout remonte à quelques jours, lorsque le jour du premier anniversaire de la la mort de Manu Dibango le documentaire inédit Tonton Manu a été diffusé en avant-première et que l'album Afrovision a été réédité. Georgia Dibango (52 ans) reproche à la dernière manageuse de son père, Claire Diboa, qui était aussi sa cousine d'avoir agi "sans consulter les ayants droits". "Rendre hommage, c'est très bien, encore faut-il que cela respecte le droit moral et les valeurs de mon père. Tout cela sort sans notre accord et alors que la succession n'est toujours pas réglée. J'ai attendu que notre année de deuil s'achève pour m'exprimer. Mes parents ont toujours été très généreux, au prix de nombreux sacrifices, mais maintenant il faut que ce désordre cesse", commente Georgia Dibango au Parisien.
Claire Diboa s'est elle aussi exprimée auprès du Parisien, disant ne pas vouloir "mettre de l'huile sur le feu". "Manu a toujours vécu dans la discrétion, n'a jamais évoqué ses problèmes familiaux, et nous, la famille, souhaitons respecter cela, ajoute la dernière manageuse du défunt artiste. J'ai travaillé pour Manu pendant vingt-quatre ans. Je n'exploite rien, je fais juste en sorte qu'il ne meure pas. Il a validé tout ce qui sort depuis sa disparition."
En évoquant des "problèmes familiaux", Claire Diboa fait ici référence aux enfants de Manu Dibango qui s'opposent.
Le musicien a été marié une première fois à Marie-Josée, alias Coco, qu'il a rencontrée et épousée en 1957. Manu Digango voyait en elle son "ange gardien" et elle a aussi endossé le rôle de manageuse. Leur histoire s'est brutalement arrêtée en 1995 avec la disparition de Marie-Josée. De leur amour est née Georgia. Après avoir été sa choriste puis sa danseuse, elle a repris le management de son père à la mort de sa mère.
Manu Dibango a eu 3 autres enfants biologiques qu'il a reconnus : Michel, 44 ans, et Marva, 38 ans, qui ont la même mère, ainsi que Lee James, 38 ans lui aussi, connu sous le nom d'artiste BKS, issue d'une autre relation amoureuse. Michel et Marva sont tous deux proches de Claire Diboa.
En 2014, Manu Dibango s'est remarié avec Henriette, qui vit aujourd'hui aux Etats-Unis, et avec qui il n'a pas eu d'enfant.
"La démarche d'une héritière est bien regrettable pour la mémoire de Manu Dibango et son public, réagit Me Solange Siyandje, l'avocate de Michel et Marva, auprès du Parisien. La famille ne souhaite ni faire de commentaire ni de scandale sur cette affaire. Elle sera résolue très rapidement, dès lors que la succession sera bouclée."