C'est la famille de Marc Ferro qui a annoncé à l'AFP le décès de l'historien, grand spécialiste de l'URSS et de la Russie mais aussi des guerres du XXe siècle, de la colonisation et du cinéma, dans la nuit de mercredi à jeudi à l'âge de 96 ans.
L'ancien présentateur d'Histoire parallèle est mort des suites d'une complication du Covid-19. "Il aura été jusqu'au bout habité par sa passion pour l'Histoire et l'évolution du monde", a déclaré sa famille.
Ancien historien de réputation mondiale, Marc Ferro est resté 12 ans à la tête de son émission. Dans Histoire parallèle, il mettait l'Histoire à la portée du grand public. C'est à la fin des années 1980 en mettant les archives cinématographiques des grands moments de l'Histoire contemporaine, comme la période 1939-45 et la Guerre froide, à la portée du grand public qu'il a l'idée de ce programme. Il le présente au début sur la Sept (de 1989 à 1992) puis sur Arte jusqu'en 2002. Une émission captivante qui a fait de lui l'incarnation de l'Histoire sur le petit écran, avec son visage rond et ses lunettes d'écaille.
Il était aussi un auteur prolifique et avait publié l'an dernier son 65e ouvrage, L'entrée dans la vie, sur le destin de grandes personnalités.
De père italo-grec et de mère ukrainienne, Marc Ferro est né à Paris le 24 décembre 1924. Alors qu'il poursuit des études d'histoire, il est interrompu par la guerre et s'engage dans le Résistance. Il rejoint alors le maquis du Vercors pour échapper au STO et participe à la libération de Lyon. Sa mère, juive, mourra à Auschwitz en 1943.
Après être parti vivre en Algérie pour y enseigner, il revient en France en 1960 et regagne Paris, où il enseigne et prépare une thèse de doctorat consacrée à la Révolution russe de 1917. Il ira ensuite à l'École Polytechnique puis dirigera le groupe de recherches "Cinéma et Histoire" à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS). Politiquement de gauche, il signa en 2007 avec 150 intellectuels, un appel à voter pour la candidate socialiste Ségolène Royal.