Quinze mois que Maria Sharapova n'avait pas participé à une compétition, suspendue pour une affaire de dopage. Impatiente de revenir, encore plus maintenant qu'elle sait que la saison de sa rivale Serena Williams est terminée pour cause de grossesse, la star russe du tennis a fait un come-back médiatisé au tournoi de Stuttgart, un retour en demi-teinte.
Si la championne de 30 ans a reçu des applaudissements sur les courts allemands, certains ne se montrent pas aussi sympathiques avec elle. C'est notamment le cas de la tenniswoman canadienne Eugénie Bouchard. En perte de vitesse depuis plusieurs mois, éliminée dès le premier tour du tournoi d'Istanbul, la charmante blonde de 23 ans ne fait pas parler d'elle pour ses performances mais pour son coup de gueule contre Maria Sharapova.
Lors d'une interview accordée au média turc TRT World, Eugenie Bouchard n'y est pas allée de main morte pour commenter le retour de Maria Sharapova qui a longtemps incarné son idéal et son modèle. "C'est une tricheuse et elle devrait être bannie à vie. Je ne pense pas que les tricheurs devraient être autorisés à effectuer un retour au jeu, peu importe le sport, a-t-elle lancé. C'est injuste pour toutes les autres joueuses et la WTA envoie un très mauvais message aux jeunes, en leur disant qu'on va les accueillir à bras ouverts après avoir triché."
Eugénie Bouchard n'est pas la seule à avoir critiqué ouvertement le retour à la compétition de Maria Sharapova. Avant elle, la Danoise Caroline Wozniacki avait critiqué son invitation au Porsche Tennis Grand Prix de Stuttgart qu'elle avait qualifié de "très contestable". "Je trouve ça irrespectueux envers les autres joueurs et la Women's Tennis Association", avait ajouté la joueuse.
Si la championne russe n'a pas réagi aux propos de sa consoeur québécoise, elle a fait mieux qu'elle puisqu'elle a passé aisément le premier tour à Stuttgart en dominant l'Italienne Roberta Vinci en deux sets (7-5, 6-3). Dans une interview accordée au Parisien Magazine ce mois-ci, Maria Sharapova évoquait les critiques dont elle continue de faire l'objet. "Maintenant que je suis passée par le Tribunal arbitral du sport, qui est neutre (...), je dis stop. Si des joueurs continuent, malgré cela, à médire de moi, alors ce n'est pas correct", s'était-elle insurgée. Un message qui n'est visiblement pas bien passé.
Olivia Maunoury