Il y a quelque chose qui a changé dans sa vie : tout. Amoureuse et remarquablement amincie en quelques mois, Marion Bartoli a parfaitement négocié le virage le plus périlleux pour tout sportif de haut niveau : sa reconversion. "Je m'éclate. J'ai fini la première partie de ma vie de la meilleure des manières [un triomphe à Wimbledon, juste avant d'annoncer sa retraite, NDLR], j'ai reçu mardi la médaille de l'ordre du mérite", confirme l'intéressée au Journal du Dimanche, qui, dans son édition de ce 4 octobre 2015, s'intéresse aux débuts de l'ex-tenniswoman comme créatrice, de bijoux avec Maty et de sportswear avec Fila.
A 31 ans, qu'elle a fêtés le 2 octobre, la jeune retraitée est une femme transformée, c'est l'évidence même. Plus ouverte, plus épanouie, plus confiante. Et plus mince, comme tout le monde a pu l'observer. "Aujourd'hui, explique-t-elle, c'est toujours la même intensité de vie, la même passion, mais je fais travailler mon cerveau plutôt que mon corps, que je laisse se reposer. Je me sens plus en paix avec lui. Ma transformation physique s'est opérée toute seule, quand je me suis détendue, que j'ai pris le temps de m'écouter." Des propos qui viennent corroborer, et prolonger, ceux précédemment tenus sur BFM Business, où disait "s'occuper d'elle" : "Mon corps s'est adapté à ma nouvelle vie, (...) je m'en occupe, je le bichonne (...) J'écoute mon corps, je fais beaucoup de yoga, beaucoup d'étirements, beaucoup de pilates, beaucoup de massages..." Et de profiter de son entretien avec le JDD pour réaffirmer qu'elle ne fera pas machine arrière, déniant fermement la rumeur - relancée par cette métamorphose - d'un retour au tennis : "Les gens qui disent que je vais reprendre le tennis se trompent, ils ne comprennent pas ce que je vis."
Ce qu'elle vit ? Un intense épanouissement dans la création, un domaine qui l'a "toujours passionnée". Au point qu'après avoir fait "les Beaux-Arts puis l'école artistique de Lausanne", et passé des années à dessiner dans des carnets pendant toute sa carrière, au fil des voyages entre les tournois ("j'en avais besoin pour être meilleure sur le terrain"), elle annonce avec enthousiasme qu'elle vient d'être "acceptée au collège Central Saint Martins of Art and Design à Londres". Londres, où réside son chéri, Joseph...
De quoi franchir encore d'autres étapes dans sa nouvelle carrière, déjà bien lancée. Celle qui avait pour habitude d'arborer des bracelets porte-bonheur sur le circuit WTA s'est associée à la marque de bijoux Maty : "J'ai carte blanche sur la création, je choisis les perles en Inde ou à l'Île Maurice, puis nous les faisons tailler, sertir et monter à la main en France." Et de se féliciter que Serena Williams ait choisi cette année un de ses "bracelets à message" pour disputer Roland-Garros, qu'elle a remporté. Et, de même qu'elle se réjouit de contribuer à relancer Maty, Marion Bartoli s'investit pour donner un second souffle à la marque américaine emblématique Fila, dont elle a rencontré les dirigeants cette année à New York, en pleine Fashion Week. "J'ai adorer le défi de relever la griffe, en apportant ma touche personnelle tout en utilisant les codes historiques de la maison. La collection rééditée, dont j'ai tout dessiné, sera disponible pour Roland-Garros 2016", se targue la néophyte, prête à présenter ses créations lors de la Fashion Week parisienne, à la vision déjà très affirmée : "J'ai choisi des tissus haute couture et créé un nouveau vert qui sera ma signature."
G.J.