Si le titre de Marion Bartoli acquis à Wimbledon a copieusement rempli les pages de la presse anglaise, les propos désobligeants, voir carrément sexistes d'un journaliste vedette de la BBC à son encontre continuent d'occuper le gazettes du royaume. Et lorsque la politique s'en mêle...
Maria Miller, secrétaire d'Etat à la Culture, aux Médias et aux Sports mais aussi ministre des Femmes et des Égalités, a demandé dans une lettre adressée au boss de la BBC, Lord Hall, de la tenir au courant des sanctions supplémentaires à venir à l'encontre de son journaliste, tout en l'appelant à avoir une meilleure couverture du sport féminin.
Elle faisait ainsi référence aux propos de John Inverdale, superstar de la BBC, qui lors du direct radio qui précédait la finale de Wimbledon avait tenu des propos considérés sexistes à l'encontre de Marion Bartoli. "Pensez-vous que le père de Bartoli lui a dit quand elle était petite 'Tu ne seras jamais un canon, tu ne seras jamais une Sharapova, donc tu dois t'accrocher et te battre ?'", avait-il ainsi lâché en plein direct. Devant le tollé provoqué et les milliers de plaintes enregistrées par la BBC, le présentateur avait présenté ses excuses en direct le lendemain, envoyé une lettre à Marion Bartoli, alors que la chaîne elle-même s'excusait des propos déplacés de son employé. L'homme avait ainsi évité de lourdes sanctions.
Ce qui ne semble pas plaire à Maria Miller, laquelle demande explicitement à Lord Hall de prendre des sanctions supplémentaires à l'endroit de John Inverdale. Une intervention que certains jugent déplacés, arguant du fait que le politique n'a pas à interférer dans la gestion de la BBC.
Lord Hall s'est donc fendu d'une réponse tout aussi cinglante dans une lettre, expliquant qu'aucune autre sanction ne serait prise. John Inverdale a eu le droit à une discussion avec la directrice des sports de la BBC Barbara Slater et Jonathan Wall, responsable de Radio 5 Live. S'il a reconnu que les propos "étaient totalement inacceptables et bien en-dessous des standards attendus des présentateurs", il a expliqué que les excuses de John et le recadrage de celui-ci par les dirigeants de la BBC étaient suffisants, sans préciser si cette fameuse discussion avait eu lieu de manière informelle ou dans le cadre d'une procédure disciplinaire.
Une réponse qui renvoie donc Maria Miller à ses chères études, un dirigeant de la BBC rappelant sous couvert d'anonymat que l'indépendance du groupe est protégée par la Charte Royale et que cette intervention était "sans précédent"...