Être reine interdit le moindre faux pas, à une époque où l'exemplarité est de rigueur et où la légitimité des monarchies est discutée à l'aune de leur coût pour le contribuable. Pour des SMS privés au contenu un peu embarrassant, Letizia d'Espagne a récemment essuyé un tollé retentissant... Mais qui aurait cru que Maxima des Pays-Bas serait dans la tourmente en raison de son look ?
Fashionista à l'audace notoire, qui a fait des couleurs vives (chaudes, de préférence) et des coupes originales sa signature, l'épouse du roi Willem-Alexander des Pays-Bas a coutume de faire sensation positivement au gré de ses sorties publiques. Tandis que la duchesse de Cambridge réalisait un sans faute en Inde et au Bhoutan, sa récente visite officielle en Bavière avec son mari en apportait une nouvelle illustration... jusqu'à un improbable raté : au lendemain d'une journée couronnée de succès (le 13 avril) à Munich, la reine Maxima, 44 ans, s'est affichée à Erlangen et Nuremberg dans un manteau gris du créateur danois Claes Iversen... comportant des ornements métalliques ressemblant furieusement à des croix gammées.
Alors que la visite royale en Allemagne visait à consolider les liens entre les Pays-Bas et la Bavière, un tel manque de discernement aurait pu au contraire créer un incident diplomatique... Si le public allemand n'a pas semblé, au vu de l'accueil extrêmement chaleureux réservé partout aux visiteurs néerlandais, prêter attention à ce détail dans le look de la reine Maxima (un manteau qu'elle avait déjà porté en mars 2015 au Danemark), il a en revanche été abondamment commenté et fustigé sur les réseaux sociaux – le tabloïd allemand Bild a confirmé qu'il avait été à l'origine d'un gros bad buzz. "Quel est l'idiot qui est responsable du choix des vêtements de Maxima ?", "La reine néerlandaise a décidé de porter ce merveilleux petit ensemble pendant sa visite en Allemagne", "C'est de l'ironie ou seulement du mauvais goût ?", "On dirait que le sens commun ne s'applique plus à la royauté..." sont quelques-uns des commentaires qu'on pouvait relever sur Twitter.
Le quotidien régional Rheinische Post remarquait toutefois que la croix en question se rapprochait plus de la svastika "originelle", symbole antique de bon augure, assimilé au bien-être et à l'éternité dans la culture bouddhiste, dont le sens a malheureusement été aliéné par le symbole nazi.
Quoi qu'il en soit, l'affaire a pris une telle ampleur que le couturier impliqué a réagi auprès du quotidien batave De Volksrant : "Il est évident que je n'ai jamais eu l'intention de faire la référence qu'on suggère. Le motif rebrodé a été créé dans l'idée de composer une forme d'élément géométrique classique à partir d'éléments non conventionnels", a expliqué Claes Iversen.
Abstraction faite de cet aspect non consensuel, le reste de la mission officielle a été un franc succès. Mercredi 13 avril, le couple, quivisite chaque année un ou plusieurs Länder allemands, était à Munich pour signer un partenariat à la Alte Pinakothek, découvrir l'exposition du centenaire du BMW Group en son fief (BMW Welt), déjeuner avec le ministre-président de Bavière, inaugurer un stand néerlandais sur un marché de denrées, assister à une conférence sur la cybersécurité et enfin dîner à l'Hôtel de Ville. Le lendemain, ils se rendaient dans un centre de technologie médicale Siemens et prenaient part à un déjeuner de travail sur le thème des transports à Erlangen, avant de gagner Nuremberg : la visite du tribunal et tout particulièrement de la Salle 600 où se tinrent les procès de Nuremberg était leur principale étape, avant un ultime engagement dans l'ancienne maison du peintre Albrecht Dürer.
Une fois rentrés d'Allemagne, Willem-Alexander et Maxima des Pays-Bas ont notamment inauguré les Jeux du roi et assisté au Concert du roi qui préfigurent... le Jour du roi, célébration nationale qui a lieu ce 27 avril pour l'anniversaire du souverain, qui a 49 ans. La reine néerlandaise a par ailleurs eu l'occasion de retourner en Allemagne le 21 avril, avec sa belle-mère la princesse Beatrix, pour la cérémonie de remise des Four International Freedom Awards à Middelburg, qui a notamment récompensé Angela Merkel.
Le couple royal néerlandais a ensuite pu profiter de quelques jours de répit pour se ressourcer en Italie et visiter Rome avec ses trois filles, la princesse héritière Catharina-Amalia (12 ans), la princesse Alexia (10 ans) et la princesse Ariane (9 ans). En conclusion de cette escapade, la petite famille a été reçue mardi 26 avril au Vatican par le pape François, qui a précédemment accueilli au Saint-Siège la famille grand-ducale de Luxembourg. Contrairement à la princesse Charlene de Monaco, récente invitée également du souverain pontife et qui usait alors du privilège du blanc, Maxima portait en vertu du protocole une longue robe noire – ses filles étaient au diapason – et avait couvert ses cheveux.