Si le roi Philippe et la reine Mathilde de Belgique, après leur pause annuelle à Verbier, accueillaient cette semaine le couple présidentiel allemand en visite officielle, le roi Willem-Alexander et la reine Maxima des Pays-Bas étaient, eux, les invités de la République française, jeudi 10 et vendredi 11 mars 2016.
Rentré de ses vacances aux sports d'hiver dans le Tyrol autrichien, où sa fille cadette Alexia s'est cassé la jambe, le couple royal a répondu positivement à l'invitation de François Hollande, qui s'était le premier déplacé à sa rencontre en janvier 2014, quelques mois après l'intronisation du successeur de la reine Beatrix, redevenue princesse. Sur les bases positives de ce premier contact, le souverain néerlandais et son épouse entendaient affermir et approfondir les liens entre les deux pays, avec l'aide d'une délégation en prise avec les enjeux économiques, culturels et européens : compte tenu des tragiques événements survenus en France en 2015 et de l'importance de la menace terroriste dans toute l'Europe, cette visite d'État, en pleine présidence néerlandaise du Conseil de l'Union européenne, devait aussi s'ancrer fortement dans le socle historique et les valeurs, communes aux deux nations, de liberté et d'égalité.
Jeudi matin, le roi Willem-Alexander et la reine Maxima, coiffée d'un large chapeau soucoupe comme elle les affectionne et gantée, entamaient leur visite au pied de l'Arc de Triomphe, déposant au cours de la cérémonie de bienvenue une gerbe sur la tombe du soldat inconnu et signant le livre d'or sous le regard de la ministre du Travail, Myriam El Khomri, dépêchée sur place. Ils se sont ensuite rendus au palais de l'Élysée, où le président François Hollande attendait leur venue et s'est entretenu avec eux au cours d'une audience privée, puis ont mis le cap en sa compagnie sur le musée du Louvre, à l'occasion de la révélation de deux oeuvres de Rembrandt, des portraits de Maerten Soolmans et Oopjen Coppit, acquises conjointement par l'établissement français et le Rijksmuseum d'Amsterdam pour 160 millions d'euros.
Après quoi, le chef de l'État français a laissé ses invités suivre leur agenda sans lui : ils ont pris part dans l'après-midi à un rassemblement avec la communauté néerlandaise de France dans le cadre d'une réception à l'hôtel Potocki, avant de rencontrer successivement le président du Sénat, Gérard Larcher, et le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, dans leurs résidences officielles respectives – le Petit Luxembourg et l'Hôtel de Lassay. À la Halle Pajol, lieu de rassemblement atypique pour les jeunes qui a émergé dans le quartier de la Chapelle, Willem-Alexander et Maxima des Pays-Bas ont pu échanger ensuite avec le champion du monde France 98 Lilian Thuram au sujet des actions pédagogiques de sa fondation en faveur de la tolérance et du respect de l'autre. Au passage, ils ont posé leurs royaux postérieurs sur un banc de conception néerlandaise offert à la Ville de Paris.
La journée était ponctuée, immanquablement, par un banquet d'État au palais de l'Élysée, au cours duquel le président français et le monarque néerlandais ont pris la parole.
Vendredi 11 mars, tandis que des membres de leur famille (la princesse Beatrix, le prince Constantijn, le prince Floris et la princesse Aimée) s'engageaient à nouveau pour la Journée nationale du bénévolat à Den Dolder, le roi Willem-Alexander et la reine Maxima rencontraient le maire de Paris, Anne Hidalgo. Au terme d'une courte cérémonie à l'Hôtel de Ville, ils ont ensemble étrenné les bus électriques achetés par la Ville à la société hollandaise Ebusco.
L'essentiel du volet économique de leur visite, accompagnée par une quinzaine de chefs d'entreprise de leur pays, se jouait ensuite sur les Docks de Paris, avec des discussions à la Cité de la mode et du design et un dialogue économique entre le Medef et son équivalent néerlandais sur l'innovation, suivis d'un défilé de l'innovation, thème sur lequel les deux pays veulent nouer un partenariat productif. Des visites à l'incubateur de start-up NUMA et à l'Atelier néerlandais figuraient parmi les derniers engagements du couple royal à Paris.
Au cours de cet après-midi, le couple royal a ajouté une étape qui ne figurait initialement pas à son agenda, se rendant au bar populaire Le Carillon, l'un des lieux ensanglantés par les attentats du 13 novembre 2015, le temps d'une rencontre avec le patron et son équipe, mais aussi des secouristes et des riverains.
Avant de mettre un point final à cette visite à l'occasion d'un nouveau dîner de gala, pour remercier le président François Hollande de son hospitalité.