"Si quelqu'un s'oppose à cette union, qu'il parle maintenant ou se taise à jamais" : le 19 mai 2018, en la chapelle Saint-Georges au château de Windsor, aucune voix ne s'est élevée et rien n'est venu contrarier le mariage grandiose du prince Harry et de Meghan Markle, devenue le même jour duchesse de Sussex. À l'extérieur, en choeur, des dizaines de milliers de Britanniques– et des dizaines de millions de téléspectateurs dans le monde– approuvaient au contraire largement l'entrée dans la famille royale britannique de l'ancienne actrice de la série Suits. Pourtant, certains proches de la jeune femme l'avaient mise en garde.
C'est ce que la principale intéressée révèle dans le documentaire événement intitulé Harry & Meghan: An African Journey que la chaîne britannique ITV News a tourné en la suivant avec son époux (et leur fils de 5 mois, Archie) tout au long de leur récente mission officielle en Afrique, au mois d'octobre 2019. Au cours d'un entretien avec le journaliste Tom Bradby à Johannesburg, la duchesse Meghan, 38 ans, a notamment confié en toute sincérité la difficulté à vivre qu'elle connaît du fait de la pression médiatique et du traitement qu'elle reçoit, qu'elle estime injuste. "Cela ne suffit pas de survivre à quelque chose, ce n'est pas une raison de vivre. Il faut s'épanouir. Il faut se sentir heureux et je crois que j'ai vraiment essayé d'adopter cette sensibilité britannique toute flegmatique. J'ai essayé, j'ai vraiment essayé, mais je crois que ce que cela provoque à l'intérieur est sans doute véritablement nocif (...). Je n'ai jamais pensé que ce serait facile, mais j'ai pensé que ce serait juste et c'est à cela qu'il est difficile de se faire", déclare-t-elle ainsi avec gravité.
Ils vont détruire ta vie
Et de révéler qu'elle avait reçu un avertissement de la part de ses connaissances au Royaume-Uni, lesquelles avaient anticipé ce qui l'attendait si elle continuait à fréquenter le fils cadet du prince Charles et si elle l'épousait : "C'est dur. Je ne crois pas que quiconque puisse comprendre, mais, en toute transparence, je n'en avais aucune idée, ce qui peut sans doute sembler difficile à concevoir... Mais quand j'ai connu celui qui est aujourd'hui mon mari, mes amis étaient vraiment heureux parce que j'étais moi-même tellement heureuse. Mais mes amis britanniques m'ont dit : "Je suis sûr qu'il est génial, mais tu ne devrais pas te marier avec lui parce que les tabloïds britanniques vont détruire ta vie. Et moi, très naïvement– parce qu'en Amérique, cela n'existe pas– , je leur disais : "Mais où tu veux en venir ? Ça n'a pas de sens ! Je ne suis pas dans les tabloïds." Je ne comprenais pas."
Elle a payé pour apprendre : depuis leurs noces, qui furent elles-mêmes précédées du nauséabond feuilleton de la famille Markle, entre un père marginalisé et un demi-frère et une demi-soeur aigris, la pression et les coups bas sont harassants. Dernièrement, ce sont les déplacements répétés du duc et de la duchesse de Sussex en jet privé, peu conformes à leurs exhortations environnementales, qui leur ont valu l'opprobre d'une bonne partie du public et ont amené Harry à répondre publiquement à la polémique. Pas sûr que cela ait suffi à éteindre l'incendie, alors que le couple a bénéficié en Afrique d'un avion privé mis à disposition par Sir Elton John afin "de garantir le haut niveau de sécurité dont ils avaient bien besoin".
Interrogée par Tom Bradby sur la manière dont elle endure cette pression et dont elle l'a vécue durant sa grossesse, Meghan Markle n'a pas caché la détresse qui était la sienne, en silence : "Ça a été très difficile, et lorsque vous avez un nouveau-né, vous savez... Surtout lorsque vous êtes une femme, ça fait beaucoup. Donc, ajoutez ça au fait d'essayer d'être une jeune maman ou une jeune mariée, eh bien... Aussi, merci de demander, parce que peu de personnes ont demandé si j'allais bien. Mais c'est une chose très réelle ce que je vis en coulisses."
Harry, de son côté, a fermement réitéré dans ce documentaire diffusé dimanche 20 octobre qu'il n'avait pas l'intention de se laisser malmener par les médias ni se laisser entraîner dans "le jeu qui a tué sa mère" la princesse Diana. D'où l'action en justice qu'il a signalée formellement le 1er octobre, entreprise contre le Mail on Sunday après la publication d'une correspondance privée entre Meghan et son père Thomas, ainsi que contre des journalistes de diverses publications.