Mélissa Da Costa est revenue dans les librairies avec son nouveau roman Tenir debout (éditions Albin Michel), changeant le registre "feel good" pour un sujet beaucoup plus sombre. Tout sourit pour celle qui a vendu plus de 2,7 millions de livres et dont le premier roman de 2019, Tout le bleu du ciel, un best-seller qui continue de bien s'écouler, est actuellement adapté en série pour TF1. Installée paisiblement dans un grand pavillon des Yvelines en Ile-de-France, cette maman de deux enfants peut être fière de son parcours, alors que rien n'était évident. Dans son interview pour le magazine Mesdames, elle s'exprime d'ailleurs sur son arrivée dans le milieu littéraire, pas forcément aisé puisqu'elle n'est pas, selon l'adage, "bien née".
Maïtena Biraben le dit d'emblée : son invitée Mélissa Da Costa n'a pas été aidée car elle a trois "défauts" : elle est jeune - 34 ans -, elle n'est pas du sérail - elle a grandi à la campagne dans l'Ain, son père travaille dans le bâtiment et sa mère est assistante maternelle - et elle "réussit magistralement". Des caractéristiques qui n'ont pas joué en sa faveur dans l'univers élitiste que peut-être celui de l'édition à Paris. Mélissa Da Costa essaie d'être à la fois diplomate et sincère pour décrire son arrivée : "Je pense que le milieu littéraire est un milieu qui fonctionne un peu à l'entre soi, un peu snob. Et puis il y a quelque chose du... Je ne vais pas aller aussi loin que le mépris de classe mais il y a un petit peu quelque chose comme ça. On est beaucoup d'auteurs à succès à venir de l'autoédition, à être arrivés là par nos propres moyens et à venir de classes sociales qui n'ont pas les codes, le langage. Et donc je pense qu'il y a un petit peu de ça qui se joue aussi."
D'ailleurs, Mélissa Da Costa n'a pas voulu tenter de contacter des maisons d'édition, estimant ne pas avoir le réseau ni les entrées pour ça comme elle l'explique dans l'interview dans son intégralité sur le site de Mesdames.
Une analyse qui lui vaut de nombreuses félicitations dans les commentaires du post consacré à cet extrait de son interview pour Mesdames. "Tant mieux, les choses changent et stop aux côtés élitistes( dans aussi beaucoup d'autres domaines) merci pour tout votre travail", écrit une internaute. "Le monde littéraire branché n'a que mépris pour ces auteurs à succès, comme Virginie Grimaldi, Mélissa Da Costa, Aurélie Valognes... et j'en passe. Pourtant leurs bouquins sont bien écrits. Remuants. Émouvants. Questionnants. Que demander de plus ?", clame une autre.
La question de l'origine sociale est d'ailleurs au coeur de son dernier roman Tenir Debout. Son personnage, Léonore, qui alterne comme narratrice avec François, va sauver sa vie par l'écriture. Son destin rappelle celui de Mélissa Da Costa, issue d'un milieu modeste, et chargée de communication qui s'épanouissait moyennement dans ce métier, sans croire à ses chances d'être publiée un jour. "Je n'étais pas dans un quotidien morose et dépressif", tient-elle à dire à l'AFP. Devenue une star au porte-monnaie bien garni, elle veut garder la tête sur les épaules et assure que son succès n'a pas altéré son mode de vie, ni sa façon d'écrire "à l'instinct" ajoute l'agence France Presse.