Nos confrères de Streetpress viennent de démanteler un réseau tentaculaire d'arnaques dont Azzedine Jamal, ancien manager de la chorégraphe Mia Frye, serait à la tête. Celui qui se décrit comme un manager/producteur d'artistes et également photographe sur son compte Twitter aurait escroqué des personnes sans-papiers à qui il aurait promis une situation stable. Pour gagner leur confiance, il se présentait à eux comme un avocat souhaitant les aider à monter des dossiers de demande de régularisation. Mais en réalité, ces "clients" devaient donner une grosse avance en espèces avant de se voir être mis sur une liste d'attente sans cesse allongée. "Il y avait toujours un truc. Là, c'est le Covid. Là, les préfectures tournent au ralenti. Au bout d'un moment, ça ne passait plus", confie une victime.
L'homme n'agit pas seul. D'après les journalistes de Streetpress, Azzedine Jamal serait épaulé par son compagnon, le rédacteur en chef de Politis, Gilles Wullus. Les enquêteurs ont pu rencontrer les deux hommes, qui ont tenté de leur expliquer leurs démarches, qui n'ont rien de solidaires. "Azzedine Jamal déclare avoir signé 45 contrats en deux ans pour... Trois régularisations à peine ! Finalement, deux jours plus tard, il annonce par mail 47 clients "en attente" et revendique neuf régularisations. Sauf qu'il est bien incapable de le démontrer : aucun titre de séjour ne figure parmi les documents fournis", peut-on lire.
Bien loin de s'arrêter à jouer les avocats, Azzedine Jamal se pose en vrai chef de meute en embauchant des immigrés, dont la fonction est de trouver de nouvelles victimes. Des "apporteurs d'affaires" qu'il harcèle tous les jours pour qu'ils alimentent son business. Au bout du compte, il aurait fait des centaines de victimes. Le pactole, lui, s'élèverait à "200.000 euros sur ces trois dernières années". Selon Streetpress, quatre victimes ont porté plainte le lundi 19 juillet 2021. Elles sont assistées, cette fois-ci, d'un véritable avocat, Me Rajnish Laouini, elles vont faire appel auprès du parquet de Bobigny pour usurpation de la qualité d'avocat, escroquerie et travail dissimulé.