Comédien populaire et adoré des Français, Michel Galabru était aussi un père de famille aimant et aimé. Moins exposée que les dynasties Delon, Belmondo ou Garrel, celle des Galabru est tout aussi emplie d'esprits éclairés. Autour de Michel, le paternel à la gouaille certaine et à la générosité inébranlable, on trouve trois enfants.
Marié à deux reprises, l'ancien gendarme de Saint-Tropez et papy résistant a entraîné dans son sillage deux de ses trois enfants. Nés de la première union de leur père avec Anne Jacquot, Jean et Philippe Galabru ont pris deux chemins différents. Le premier a suivi son papa au théâtre, partageant avec lui un amour inconditionnel pour les planches. Il y jouera et adaptera Pagnol, Feydeau, Savary ou encore Balzac. Il signera ses propres pièces, La Poule aux oeufs d'or et Les Casseroles, avec la complicité de son papa qu'il dirigera dans L'Entourloupe ou bien Chat en poche. "J'ai écrit pour lui, je l'ai entendu. Et sur scène, il fait des choses auxquelles je n'avais pas pensé. Alors ça, c'est formidable ! Il me surprend", confiera-t-il au côté de son père, dans une interview accordée en 2001 à France 2 dans le cadre de la pièce Bon appétit messieurs !. Toujours aussi honnête et humble, le paternel avouera son "manque d'autorité" pour justifier l'humour de son fils. "Il a dû voir que j'étais un peu lâche", lâchait-il. Pas de quoi rendre son fiston rancunier - bien au contraire.
Quant à Philippe Galabru, il se tient à l'écart et mène une vie plus que discrète dans l'ombre de son père. Il n'en reste pas moins attaché à ce dernier, même face aux objectifs comme au Festival de Ramatuelle en 1998, ou en décembre 2011, lorsque Michel Galabru recevait la Grande Médaille de vermeil de la Ville de Paris des mains du maire de l'époque, Bertrand Delanoë.
Les compliments sont venus très tard
Outre ces deux garçons, Michel Galabru est également le papa d'Emmanuelle, son unique fille, fruit de son mariage avec sa bien-aimée Claude - dont il s'est dit anéanti par la mort, l'an dernier. Et comme Jean, la jeune femme née en 1976 marche dans les pas de son illustre père et s'oriente vers la comédie. Au cinéma, on ainsi pu l'apercevoir dans Camping, La Cerise sur le gâteau ou plus récemment dans La Dernière Leçon de Pascale Pouzadoux. À la télé, elle apparaît dans Joséphine ange gardien, Nicolas Le Floch ou encore Sam. Mais c'est au théâtre qu'elle s'exprime le mieux, elle qui se révèle au travers des textes de Molière (Les Fourberies de Scapin), avant d'être dirigée par son papa, en 1996, dans On purge bébé de Georges Feydeau. On la retrouvera également au côté de son demi-frère dans Chat en poche. "Ce n'est pas si facile d'être la fille de... ", confiait-elle en 2004 au Parisien. Après avoir fait ses preuves, elle qui a débuté à l'âge de 11 ans, Emmanuelle lance sa carrière sous l'oeil circonspect d'un papa silencieux. "Ça ne l'emballait pas vraiment que je suive sa voie parce qu'il sait que c'est un métier difficile, avec des hauts et des bas, des traversées du désert...", dira-t-elle au magazine Ici Paris en 2013. Avant d'ajouter : "Mais comme c'est un père formidable qui respecte ses enfants, il n'a jamais cherché à contrarier mon choix."
En écho à ce père qui se disait lâche avec son fils, la jeune fille avouera avoir cherché les compliments chez son mentor. "Ils sont venus très tard. Il a attendu de me voir dans un rôle dramatique pour me dire : 'Ça y est, je sais que tu es une vraie comédienne'". Le drame, un genre où Galabru n'a jamais pu exceller, en dépit d'un César du meilleur acteur en 1977 pour Le Juge et l'Assassin, lui qui est resté abonné aux comédies. Qu'à cela ne tienne, il y a une belle descendance pour réparer l'erreur et faire perdurer la Galabru's touch.