Michèle Morgan en 2008© Abaca
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Cela fait quatre-vingt-dix ans que les yeux d'un bleu envoûtant de Michèle Morgan brillent sur terre. Le 29 février 1920 naissait Simone Roussel à Neuilly-sur-Seine. Des dizaines d'années plus tard, elle adoptera le nom de Michèle Morgan mais son regard et son talent ont toujours été en elle. Son 90e anniversaire est l'occasion de célébrer la grande carrière de l'héroïne inoubliable de Quai des brumes et de lui souhaiter tout simplement un très bon anniversaire ! Michèle Morgan vieillit moins que les autres puisqu'elle est née un 29 février, année bissextile. Elle ne prend donc qu'un an tous les 4 ans ! C'est une magnifique grand-mère et arrière grand-mère.
Le Journal du dimanche s'est entretenu avec la belle Michèle, une femme débordante de vie. Ainsi, elle aimerait battre le record de Jeanne Calment (décédée à 122 ans), puisqu'elle "adore la vie". Elle ne souhaite pour son anniversaire que de continuer à être en bonne santé : "Je ne sens pas trop le poids des années. Evidemment, je ne peux plus sauter en l'air ni danser, encore que..." Son secret pour entretenir sa forme ? "Je marche très souvent. Je fais des promenades. Je vais au bois de Boulogne avec mon frère de deux ans plus jeune."
De plus, elle s'intéresse à "beaucoup de choses" et s'entoure "des gens qu'elle aime", même si, comme tout être humain, elle a eu son lot de chagrin. "Il faut toujours se raccrocher à la vie". Par ailleurs, pas question pour elle de continuer à faire du cinéma : "Ah non, j'ai d'autres distractions : je peins, je dessine, je me promène. C'est très fatigant un tournage."
Des films, Michèle Morgan en a fait. Elle fait ses débuts à l'âge de 15 ans et apparaît dans Mademoiselle Mozart, au côté d'une autre future dame du cinéma, Danielle Darrieux. Sa carrière décolle véritablement quand elle joue dans Gribouille avec Raimu, de Marc Allégret. Travailler avec le grand Raimu lui a ouvert les portes du cinéma mais la consécration a lieu avec le célèbre Quai des Brumes. Le chef-d'oeuvre de Marcel Carné permet à Michèle de faire face à Jean Gabin et de l'entendre lui dire la réplique culte, écrite par Jacques Prévert : "T'as d'beaux yeux, tu sais."
Ce long-métrage est un tremplin pour une carrière internationale et Michèle ne se fait pas désirer : en route pour l'aventure américaine. Certains la comparent à Greta Garbo, aussi fascinante avec ses yeux. Elle cotoie alors les grands noms de Hollywood : Frank Sinatra dans Amour et Swing, Humphrey Bogart dans Passage pour Marseille (Michael Curtiz) ou encore Première Désillusion de Carol Reed. En Amérique, elle rencontre aussi l'amour avec l'acteur William Marshall et Michèle donne naissance à Mike Marshall en 1943 (décédé en 2005 d'un cancer), mais en 1948, elle divorce et se marie avec un autre acteur mais français, Henri Vidal, jusqu'à ce que la mort les sépare avec le décès de Vidal en 1959.
De retour en France, la grande Morgan fait sensation avec La Symphonie pastorale de Jean Delannoy, rôle qui lui vaut le prix d'interprétation féminine au Festival de Cannes 1946. Dans les années 1950, la comédienne continue de travailler avec les pointures du septième art telles que Yves Allégret (Les Orgueilleux), René Clair (Les grandes manoeuvres), Sacha Guitry (Napoléon) ou encore Claude Chabrol (Landru). En 1958, elle tourne dans Le Miroir à deux faces dont le scénario est co-écrit par Gérard Oury. Hypnotisé par Michèle, il en tombe désespérément amoureux et elle devient sa compagne. Ils n'habiteront jamais ensemble, mais vivront un amour magnifique jusqu'à la mort de Gérard Oury en juillet 2006 à Saint-Tropez. En 1962, elle tourne dans le film à sketch Le crime ne paie pas d'Oury devenu cinéaste et dans une foule de films dont le fameux Corniaud, jusqu'en 1967, année où elle joue dans Benjamin ou les Mémoires d'un puceau de Michel Deville.
A partir de cette date, elle met sa carrière entre parenthèses et se consacre à ses passions pour la mode et la peinture. Elle s'épanouit dans cet art et a fait en octobre dernier un beau vernissage d'une exposition intitulée Inclusions et Portraits, organisé par Déborah Marshall (la petite-fille de l'artiste). Cet événement a été l'occasion de voir Michèle Morgan au côté de sa petite-fille Sarah Marshall. La muse du créateur Jean-Claude Jitrois rayonnait en présence de sa grand-mère et toutes deux arboraient cet incroyable regard devenu légendaire.
Toutefois, le cinéma est resté dans le coeur de Michèle Morgan : elle a endossé le rôle de présidente du jury du festival de Cannes en 1971, et décerne le Grand Prix International du Festival au Messager de Joseph Losey. Douze ans plus tard, elle sera à Cannes dans la peau de maîtresse de cérémonie. En 1986, elle apparaît dans Un homme et une femme, vingt ans déjà de Claude Lelouch puis dans Ils vont tous bien de Giuseppe Tornatore avec Marcello Mastroianni en 1990. L'Académie des César lui rend hommage en 1992 en lui décernant un prix d'honneur.
Des décennies d'une vie très riche... Que le bonheur dure encore longtemps pour la belle Michèle Morgan !
Le Journal du dimanche s'est entretenu avec la belle Michèle, une femme débordante de vie. Ainsi, elle aimerait battre le record de Jeanne Calment (décédée à 122 ans), puisqu'elle "adore la vie". Elle ne souhaite pour son anniversaire que de continuer à être en bonne santé : "Je ne sens pas trop le poids des années. Evidemment, je ne peux plus sauter en l'air ni danser, encore que..." Son secret pour entretenir sa forme ? "Je marche très souvent. Je fais des promenades. Je vais au bois de Boulogne avec mon frère de deux ans plus jeune."
De plus, elle s'intéresse à "beaucoup de choses" et s'entoure "des gens qu'elle aime", même si, comme tout être humain, elle a eu son lot de chagrin. "Il faut toujours se raccrocher à la vie". Par ailleurs, pas question pour elle de continuer à faire du cinéma : "Ah non, j'ai d'autres distractions : je peins, je dessine, je me promène. C'est très fatigant un tournage."
Des films, Michèle Morgan en a fait. Elle fait ses débuts à l'âge de 15 ans et apparaît dans Mademoiselle Mozart, au côté d'une autre future dame du cinéma, Danielle Darrieux. Sa carrière décolle véritablement quand elle joue dans Gribouille avec Raimu, de Marc Allégret. Travailler avec le grand Raimu lui a ouvert les portes du cinéma mais la consécration a lieu avec le célèbre Quai des Brumes. Le chef-d'oeuvre de Marcel Carné permet à Michèle de faire face à Jean Gabin et de l'entendre lui dire la réplique culte, écrite par Jacques Prévert : "T'as d'beaux yeux, tu sais."
Ce long-métrage est un tremplin pour une carrière internationale et Michèle ne se fait pas désirer : en route pour l'aventure américaine. Certains la comparent à Greta Garbo, aussi fascinante avec ses yeux. Elle cotoie alors les grands noms de Hollywood : Frank Sinatra dans Amour et Swing, Humphrey Bogart dans Passage pour Marseille (Michael Curtiz) ou encore Première Désillusion de Carol Reed. En Amérique, elle rencontre aussi l'amour avec l'acteur William Marshall et Michèle donne naissance à Mike Marshall en 1943 (décédé en 2005 d'un cancer), mais en 1948, elle divorce et se marie avec un autre acteur mais français, Henri Vidal, jusqu'à ce que la mort les sépare avec le décès de Vidal en 1959.
De retour en France, la grande Morgan fait sensation avec La Symphonie pastorale de Jean Delannoy, rôle qui lui vaut le prix d'interprétation féminine au Festival de Cannes 1946. Dans les années 1950, la comédienne continue de travailler avec les pointures du septième art telles que Yves Allégret (Les Orgueilleux), René Clair (Les grandes manoeuvres), Sacha Guitry (Napoléon) ou encore Claude Chabrol (Landru). En 1958, elle tourne dans Le Miroir à deux faces dont le scénario est co-écrit par Gérard Oury. Hypnotisé par Michèle, il en tombe désespérément amoureux et elle devient sa compagne. Ils n'habiteront jamais ensemble, mais vivront un amour magnifique jusqu'à la mort de Gérard Oury en juillet 2006 à Saint-Tropez. En 1962, elle tourne dans le film à sketch Le crime ne paie pas d'Oury devenu cinéaste et dans une foule de films dont le fameux Corniaud, jusqu'en 1967, année où elle joue dans Benjamin ou les Mémoires d'un puceau de Michel Deville.
A partir de cette date, elle met sa carrière entre parenthèses et se consacre à ses passions pour la mode et la peinture. Elle s'épanouit dans cet art et a fait en octobre dernier un beau vernissage d'une exposition intitulée Inclusions et Portraits, organisé par Déborah Marshall (la petite-fille de l'artiste). Cet événement a été l'occasion de voir Michèle Morgan au côté de sa petite-fille Sarah Marshall. La muse du créateur Jean-Claude Jitrois rayonnait en présence de sa grand-mère et toutes deux arboraient cet incroyable regard devenu légendaire.
Toutefois, le cinéma est resté dans le coeur de Michèle Morgan : elle a endossé le rôle de présidente du jury du festival de Cannes en 1971, et décerne le Grand Prix International du Festival au Messager de Joseph Losey. Douze ans plus tard, elle sera à Cannes dans la peau de maîtresse de cérémonie. En 1986, elle apparaît dans Un homme et une femme, vingt ans déjà de Claude Lelouch puis dans Ils vont tous bien de Giuseppe Tornatore avec Marcello Mastroianni en 1990. L'Académie des César lui rend hommage en 1992 en lui décernant un prix d'honneur.
Des décennies d'une vie très riche... Que le bonheur dure encore longtemps pour la belle Michèle Morgan !