Il en aura fallu du temps, près d'un demi-siècle.
Véritable légende en France dans les années 1970, le chanteur israélien Mike Brant a depuis mercredi 5 août 2020, une rue à son nom en Israël, quarante-cinq ans après sa mort survenue à l'âge de 28 ans. La municipalité de la ville portuaire de Haïfa (nord), où le chanteur a grandi, a décidé de nommer une rue à son nom, la première en Israël à la mémoire de la star, restée méconnue dans sa patrie.
Né en 1947 à Chypre de parents juifs polonais, dans un camp britannique pour nouveaux immigrants illégaux en Palestine, il grandit à Haïfa et se lance dans la chanson après son service militaire. Remarqué par la chanteuse française Sylvie Vartan lors d'une tournée en Iran avec la troupe dans laquelle il évolue -à l'époque où les israéliens pouvaient s'y rendre, avant la révolution islamique de 1979- Mike Brant se rend en France où il devient rapidement une vedette.
Son interprétation de la chanson Laisse moi t'aimer est un tube international et sa carrière explose avec des titres régulièrement au hit-parade des radios en France, comme C'est ma prière et Dis -lui.
Le 25 avril 1975, Mike Brant meurt suite à une chute, vraisemblablement volontaire, du 6e étage d'un immeuble du XVIe arrondissement de Paris. Il est enterré quelques jours plus tard à Haïfa. Une place à son nom a été inaugurée en 2018 à Paris, près de son domicile.
En Israël, un film documentaire (Mike Brant-Laisse moi t'aimer) lui a été consacré en 2002 ainsi qu'une pièce de théâtre en 2008 (Mike). Mais aucune rue n'avait été nommée en son souvenir jusqu'à la décision de la mairie de Haïfa en mars dernier.
Son frère, Tzvika Brand, 70 ans, a confié à l'AFP ne "pas comprendre pourquoi il a fallu tellement de temps pour qu'il y ait une rue à son nom en Israël". "Je suis très ému aujourd'hui", a-t-il ajouté.