Une scission, une rupture, un gouffre... Le petit monde du cinéma français a volé en mille éclats après la 45e cérémonie des César, diffusée le 28 février. En cause ? Le sacre de Roman Polanski – volontairement absent – comme meilleur réalisateur pour J'accuse. Un choix qui a provoqué le départ de la salle d'Adele Haenel suivi de celui de Florence Foresti, "écoeurée". Depuis, les stars prennent position et distribuent tacles ou satisfecit. Sur le plateau de Quotidien, Mimie Mathy a créé le malaise...
Séparer l'homme de l'artiste...
Invitée de l'émission de Yann Barthès, la populaire comédienne de Joséphine, ange gardien a bien évidemment été interrogée sur la cérémonie des César, elle qui avait d'ailleurs fait son apparition avec beaucoup d'avance sur le tapis rouge pour tourner une scène de la série Dix pour cent au côté d'une Charlotte Gainsbourg le pied dans le plâtre. Réagissant au départ précipité d'Adele Haenel – qui avait révélé il y a quelques mois avoir été victime d'agressions sexuelles par un réalisateur étant plus jeune – qui a hurlé "la honte !", puis "vive la pédophilie", Mimie Mathy d'abord tenté la carte de l'humour face à l'image de l'actrice quittant la salle, diffusée sur le plateau de l'émission. "Elle avait envie d'aller aux toilettes ?", a-t-elle lancé.
Plus sérieusement, Mimie Mathy a tenté une réponse qui n'apparaissait clairement pas comme une forme de soutien à la décision de l'actrice. "Cette image dit qu'il en faut pour tous les goûts. Moi, je pense qu'il ne faut pas tout mélanger. J'ai adoré J'accuse, je suis contre ce que Polanski a pu faire. Mais à ce moment-là, il ne faut lui laisser faire aucun film depuis qu'il est en France. (...) Bien sûr qu'il faut lutter contre ça... mais ça n'enlève rien au talent de Polanski", a-t-elle rétorqué, acceptant ainsi de séparer l'homme de l'artiste. Le débat qui n'en finit plus de scinder le cinéma hexagonal en deux camps...
La comédienne de TF1 partage ainsi une vision proche de celle de Lambert Wilson, lui aussi dans le viseur après ses propos tenus sur France Info. "On ne part pas au milieu de la cérémonie parce que Polanski reçoit un prix ! Qu'est-ce que ça veut dire ? C'est la règle du jeu. (...) Et en plus, qu'est-ce qu'on va retenir de la vie de ces gens par rapport à l'énormité du mythe de Polanski ? Qui sont ces gens ? Ils sont minuscules. (...) Ça m'a choqué, j'ai trouvé qu'on était minables. Il y a cette espèce de tribunal, de lynchage public que je trouve absolument abominable", a-t-il lâché.
"Je n'ai pas le même physique"
Mimie Mathy a ensuite essayé de se positionner en faveur des femmes victimes d'agressions sexuelles, mais elle s'y est prise avec beaucoup de maladresse, créant un vrai malaise. "Après, je comprends tout à fait sa réaction. Je n'ai pas été violée, j'ai eu cette chance... En même temps, je n'ai pas le même physique, donc je suis un peu à l'abri", a-t-elle lâché, oubliant que ce n'est pas l'apanage des mannequins que d'être victimes de viol. "Ce n'est pas une question de physique", lui a d'ailleurs rappelé Yann Barthès, puis des centaines de tweets de téléspectateurs outrés...